Après avoir renoncé en catimini à inverser la courbe du chômage et à l’objectif de 3% de déficit budgétaire, Michel Sapin a annoncé hier que le gouvernement revenait sur son objectif de réduction de 21 milliards de dépenses publiques en 2015.
Ce troisième renoncement est une faute. Alors que la baisse des dépenses publiques est un impératif national, l’Etat donne le mauvais exemple. Comment peut-il être légitime à demander aux collectivités locales de réduire leurs dépenses s’il est incapable de maîtriser les siennes ? L’argument de la faible inflation a bon dos. Les entreprises et les ménages seront-ils autorisés à payer moins d’impôts l’an prochain parce que l’inflation est une peu plus basse que prévue ?
On aurait aimé que l’Etat ait au moins commencé un véritable travail pour éradiquer les dépenses publiques improductives et concentrer les moyens sur les dépenses indispensables au sursaut de la France. Mais là-encore, il n’en est rien.
Comme d’habitude depuis l’élection de François Hollande, le gouvernement abandonne son engagement immédiat, mais maintient l’objectif à long terme (2017) au mépris de toute crédibilité. Comment peut-il prétendre parvenir à accélérer les réductions de dépenses en 2016 et 2017 en pleine période électorale alors qu’il s’en montre incapable aujourd’hui ?
Michel Sapin a été pendant deux ans le ministre du Travail et de l’Emploi. Il est depuis six mois celui de Finances et des Comptes publics. Dans n’importe quelle organisation « normale », il aurait déjà dû tirer les conséquences de son double échec et quitter ses fonctions. Son maintien en poste discrédite la parole gouvernementale et vide de son contenu la notion de responsabilité ministérielle.
La confiance ne reviendra pas tant que le pouvoir persistera dans la voie du renoncement permanent. Il est temps de renverser la vapeur !
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