Chers Amis,
Ma première priorité est d’éviter le scénario du pire. Je prendrai dans cette perspective, comme je l’ai toujours fait, mes responsabilités pour les deux scrutins des 23 avril et 7 mai prochains. Ma seconde priorité est de reconstruire.
Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, nous serons sur un champ de ruines. Elle est la dernière étape d’un processus de décomposition politique entamé en 1981. Le quinquennat, qui a rendu le président impuissant en le faisant omniprésent, et le mécanisme des primaires, qui risque d’aboutir à l’exclusion des candidats des Républicains et du PS du second tour de la présidentielle, donnent le coup de grâce.
Les visites sur le terrain, que je poursuis activement, me permettent tous les jours de constater l’immense désarroi et l’écœurement de la grande majorité des Français devant un choix dans lequel ils ne se retrouvent pas.
On peut être lassé du déballage des affaires. Mais le fait que les trois premiers candidats du suffrage présidentiel soient mis en examen ou sous enquête montre l’intensité de la crise du système en place et l’urgence de changer les règles. Nos dirigeants politiques n’assument pas leur train de vie, ni les moyens qu’il requiert vis-à-vis des électeurs. C’est ce mensonge, comme celui des promesses non tenues, qui paralysent l’action politique et empêchent les réformes quand des efforts sont demandés aux Français.
L’exemplarité ne fait pas un programme. Mais elle est nécessaire pour porter un projet de façon crédible et donner un nouveau départ à notre pays. C’est pour cela que je propose de modifier en profondeur les règles qui régissent notre vie politique et d’imposer de nouveaux standards exigeants dont nous pourrons être collectivement fiers.
Mais cela ne suffira pas. Tout démontre qu’il faut aller plus loin en transformant nos institutions pour en supprimer les pesanteurs et les rendre de nouveau efficaces. C’est le sens de la VIème République que nous promouvons, qui n’est pas le retour à la IVème des Mélenchon, Hamon ou Montebourg, mais une Vème République en mieux, plus forte parce que plus agile. La fin du quinquennat y est inscrite, avec un nouveau mandat présidentiel porté à 6 ans et un mandat de député ramené à 4 ans, comme c’est le cas dans 20 des 27 pays de l’Union européenne.
Innover, briser le carcan, sans nous laisser emprisonner par les vieilles habitudes, pour permettre à la France de repartir en avant, tout en assumant et en valorisant notre histoire, notre héritage et notre culture, qui font la particularité et la richesse de notre nation, voilà l’esprit qui est au cœur de notre projet pour la France, une France en marche.
C’est sur ce fondement que nous entendons, dans les prochaines semaines, les prochains mois et les prochaines années, mettre tout en œuvre pour rassembler les principaux mouvements citoyens, mais aussi ceux qui, au sein de ce qui reste des vieux partis, veulent agir pour sortir par le haut des difficultés actuelles et donner à la France l’avenir que nous souhaitons tant. Cela ne se fera pas sans vous !
Je suis absolument convaincu que c’est à nous tous qu’il appartient de construire la France que nous voulons. Ne pas le faire nous exposerait aux pires dangers. Nous arrivons à un moment déterminant de l’histoire de notre pays. Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, à nous d’agir maintenant !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche