Chers Amis,

Je veux d’abord me réjouir des bonnes nouvelles. La première est que François Hollande ne sera plus président demain. La seconde est que plusieurs autres dinosaures s’apprêtent à quitter la scène politique française. La troisième est que la majorité du PS a fait sa mue en préférant Macron à Hamon. La quatrième est que les Français ont clairement affirmé leur attachement à l’euro. Ce sont des éléments très positifs pour notre nation sur lesquels nous devons nous appuyer pour aller de l’avant.

La France ne peut pas se permettre de perdre cinq années de plus. C’est pour cela que je souhaite qu’Emmanuel Macron réussisse. Vous connaissez nos différences de vues et mes doutes le concernant. La mise en scène du Louvre, comme la gestion de la candidature Valls ou celle de l’alliance Modem ne les ont pas levés, bien au contraire.

Qu’il y ait ou non contrat de gouvernement avec Alain Juppé ou avec quiconque ne change rien. Il est essentiel d’aborder les cinq prochaines années dans un esprit constructif, avec pour seul guide l’intérêt de la France. L’enjeu est immense.

Il s’agit bien sûr de relever les défis de la croissance, de l’emploi, de la sécurité, de l’école, de la transition énergétique, de la transformation numérique ou de la refondation européenne. Mais nous devons aussi et surtout répondre à la gigantesque crise de confiance et au profond clivage entre perdants et gagnants de la mondialisation que l’élection présidentielle a mis en pleine lumière.

Pour éviter à notre pays le péril des extrêmes, il nous revient d’entendre les souffrances et le malaise exprimés par une grande partie des Français. C’est parce que nous serons capables de sortir des sentiers battus pour leur proposer des réponses crédibles et démontrer que les questions essentielles de la répartition des richesses, de l’intégration, de l’identité française ou de l’évolution des modèles familiaux peuvent recevoir des réponses rationnelles, justes et respectueuses de nos traditions comme de nos valeurs, que nous réintégrerons tous nos compatriotes dans le jeu démocratique et que nous donnerons un nouveau souffle à la France.

Dans cette perspective, poursuivre la chimère d’une grande force centrale, ni droite, ni gauche, n’est pas le bon objectif. Elle n’existe pas, comme l’a montré le premier tour de l’élection présidentielle au cours duquel le FN a obtenu un peu plus de 21% des voix, la droite et le centre-droit de l’ordre de 27%, la gauche de Mélenchon, Hamon, Poutou et Arthaud un peu plus de 28%, le centre-gauche et la gauche libérale 24%. Elle aurait au surplus le dramatique inconvénient de favoriser les OPA respectives du FN ou de ses représentants sur la droite et celle de Jean-Luc Mélenchon sur la gauche en nous préparant des lendemains difficiles.

C’est au contraire en rebâtissant, sur les décombres actuels, une grande force de la droite et du centre-droit volontariste, populaire, pragmatique et progressiste, avec son pendant à gauche, que nous servirons le bien commun et l’avenir de notre pays. Le réceptacle a peu d’importance. Nous devons au contraire rassembler toutes les bonnes volontés. Elles sont nombreuses et nous avons déjà commencé à nous mettre au travail. L’objectif est de vous présenter un projet et un plan clairs pour les cinq prochaines années à la rentrée de septembre, mais vous pouvez bien entendu, vous joindre à nos travaux dès maintenant.

Ensemble, nous pouvons et allons donner à notre pays un avenir meilleur !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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