Chers Amis,

Aucun redressement ne sera possible sans confiance.  C’est pourquoi il est profondément dommage qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe aient échoué cette semaine à rassembler les Français. Moins d’un quart d’entre eux a été convaincu par leurs deux déclarations respectives à Versailles et au palais Bourbon, contre plus de 40% qui ne l’ont pas été du tout.

Il a manqué au discours du chef de l’Etat, le souffle d’une vraie vision de ce qu’est la France aujourd’hui, de ce qu’elle sera dans 25 ou 50 ans et de ce dont elle a besoin pour être à la hauteur de son histoire, de sa vocation et son destin. Il eut fallu aussi être plus précis et éviter d’administrer à la France un nouveau choc fiscal, comme l’avait fait François Hollande en 2012.

Envoyer des cartes postales, aussi léchées soient-elles, ne suffit pas ! Toutes les institutions nationales et internationales l’ont rappelé depuis 15 jours : la véritable urgence pour la France est de rétablir ses comptes publics et de réduire les frais généraux de la nation, comme l’a justement énoncé avant-hier matin le gouverneur de la Banque de France. Cela ne doit pas se faire en augmentant encore les prélèvements obligatoires, ni en continuant à appliquer la veille technique du coup de rabot.

Au contraire, il faut, à partir d’un projet déterminé pour notre nation et d’une vision claire de la place de l’homme en son sein, remettre à plat l’ensemble des actions des administrations, définir les priorités essentielles et les autres missions nécessaires, en délaissant les interventions inutiles ou obsolètes. C’est à ce prix que nous restaurerons l’Etat et donnerons à la France l’élan dont elle a besoin.

Plutôt que de mobiliser une énergie considérable sur les ordonnances travail, dont les effets sur l’emploi seront au mieux limités, il serait beaucoup plus efficace de mobiliser nos forces sur le chantier de la refondation de l’Etat, qui demeure le préalable indispensable pour engager une réduction durable des impôts. La forte reprise de l’emploi en 2016, après l’entrée en vigueur du CICE, mais avant celle de la loi travail, confirme que la baisse des prélèvements obligatoires sera beaucoup plus efficace, pour atteindre le plein-emploi, que la réforme du droit du travail. Les Français ne s’y trompent pas, en étant 69% à considérer qu’elle n’aura pas d’effet sur le chômage et plus de 50% à rejeter les principales mesures envisagées.

Nous serons victorieux parce que nous serons audacieux ! Pour faire réussir la France, il est donc urgent de corriger le tir et d’oser les réformes nécessaires. Il faut aussi revenir sur la stratégie de l’exécutif consistant à museler et diviser l’opposition pour ne plus laisser d’espace entre la majorité présidentielle et les extrêmes. Si cette tactique peut servir le projet personnel de réélection d’Emmanuel Macron, elle n’est pas dans l’intérêt dans notre nation, puisqu’elle l’expose au risque extrémiste au moment du retournement de l’opinion.

Il n’y a pas de démocratie véritable sans véritable opposition ! C’est parce que la France disposera d’une majorité unie, efficace et décidée à œuvrer dans le seul intérêt de la nation, ainsi que d’une opposition tout aussi solide, capable de prendre sereinement le relais dès que les conditions l’exigeront, que notre pays pourra réussir sa transformation et repartir durablement de l’avant.

C’est le projet auquel nous travaillons avec ardeur et auquel je vous appelle à participer. Ensemble, mettons la France sur le chemin de la grandeur, de la prospérité partagée et de l’avenir !

Bon week-end à tous

François Vigne
Président de la France en marche

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