A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le président de la République a annoncé ce matin le lancement d’une concertation pour établir une « stratégie de lutte contra la pauvreté des enfants et des jeunes ».
Cette stratégie, la France devrait déjà l’avoir, alors que notre pays compte plus de 8,8 millions d’habitants sous le seuil de pauvreté, 6 millions de chômeurs et 150 000 décrocheurs scolaires chaque année ! Constater l’augmentation, en 10 ans, de 1,2 million du nombre de personnes pauvres, alors que les dépenses publiques ont progressé de 2,5% du PIB, montre n’y a plus de temps à perdre si nous voulons gagner le combat contre la pauvreté.
La victoire est à notre portée. Nous devons la remporter dans l’intérêt de la France toute entière. Mais elle ne sera possible que si nous nous attaquons non seulement à la pauvreté des enfants, mais aussi à celle de leurs familles et de l’ensemble des adultes. Il est en effet plus difficile de sortir un enfant de la pauvreté en laissant sa famille dans une situation de pauvreté que de réussir en s’occupant de la famille entière.
Il faut donc être beaucoup plus ambitieux que ne l’a été Emmanuel Macron ce matin et faire de la France le premier de cordée de la lutte contre la pauvreté en Europe et dans le monde. Les quelques mesures annoncées aujourd’hui sont beaucoup trop parcellaires ou anecdotiques, comme la nomination d’un énième délégué interministériel.
Pour gagner, nous devons déployer une stratégie globale intégrant la remise à niveau du système éducatif, le retour au plein emploi, le développement d’un système performant de formation et de formation permanente préparant aux métiers d’aujourd’hui et de demain, l’intégration de tous les citoyens, ainsi que des immigrés réguliers, au sein de la communauté nationale, la lutte contre la désertification des territoires, l‘amélioration de l’habitat et la chasse aux gaspillages ou abus pour concentrer les aides sur ceux qui en ont le plus besoin.
L’heure est venue de faire preuve d’ambition, d’audace et d’imagination en tordant le cou à l’idée selon laquelle la pauvreté est une donnée avec laquelle nous devons nous habituer à vivre. L’objectif de pauvreté zéro ne doit pas nous faire peur. Il est celui de la France en marche, une France en marche pour tous ses citoyens.