Chers Amis,
Le compte à rebours est enclenché. L’Europe est désormais en danger de mort. Si nous ne faisons rien, elle est condamnée et ce n’est pas un déjeuner parisien qui changera l’affaire. Le G7 du week-end dernier a montré l’impuissance d’une Union cornerisée dans le jeu des grandes puissances. Et la tragique errance de l’Aquarius de l’Italie à l’Espagne a donné au monde entier le triste spectacle d’une Europe en rupture avec ses valeurs et désormais incapable de solidarité entre ses membres. Il est urgent de réagir !
Au-delà des postures électoralistes, la situation est claire. L’immigration est un phénomène structurel, conséquence du différentiel de démographie et de richesse ente l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe. Ce n’est pas plus un problème italien que ce n’était un problème grec hier et que cela ne doit devenir un problème espagnol demain. Il s’agit d’une responsabilité commune et nous ne devons pas laisser nos voisins face à leurs difficultés en regardant ailleurs comme l’a fait le chef de l’Etat cette semaine. En décidant de construire l’Union européenne, puis l’espace Schengen, nous avons choisi d’avoir une frontière commune et c’est ensemble que nous devons en assumer la responsabilité.
Le problème de migration et de frontières est un sujet essentiel. Il est à gérer d’urgence, par des mesures concrètes, fortes et efficaces, en cessant de reporter les décisions de sommets en sommets. Il deviendra sinon le principal enjeu des élections européennes de l’an prochain et tout laisse à penser que les partis anti-européens deviendront majoritaires.
Le temps presse. Une réponse rapide et complète, intégrant le renforcement du dispositif Frontex, notre diplomatie en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que notre politique d’aide au développement, est nécessaire. Voir la Commission encore une fois hors sujet en présentant ses propositions sur l’Europe de la défense en plein milieu de la crise de l’Aquarius montre l’ampleur des réformes nécessaires ! Le moment est venu de faire preuve d’audace et d’imagination. À situation nouvelle, il faut des solutions nouvelles. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action.
Il en va de même pour la crise de l’enseignement J’ai beaucoup d’estime pour les mesures engagées par le ministre de l’Education nationale en matière de programmes. Mais cela ne suffit pas. Car le vrai problème du système scolaire français est celui des enseignants.
Jean-Michel Blanquer a reconnu cette semaine qu’il existe bien une crise du recrutement. Au regard des résultats d’admissibilité au concours des professeurs du premier degré, il est déjà clair que plus de 700 manqueront pour les seules académies de Créteil et de Versailles. Et quand les enseignants sont finalement recrutés, trop d’entre eux ne sont ni assez qualifiés, ni assez formés. C’est particulièrement vrai pour les établissements des zones défavorisées et prioritaires. Comme l’a confirmé l’étude de l’OCDE publiée cette semaine, un tiers des lycéens de 15 ans y sont exposés à des professeurs qui ne sont pas assez bien préparés pour faire cours, selon l’avis même des chefs d’établissement !
C’est donc tout le recrutement, la formation initiale et permanente, ainsi que la gestion de carrière des enseignants qu’il faut aujourd’hui repenser et transformer. Plus que les programmes, qui ne font pas la qualité de la formation des élèves, cela doit devenir la véritable priorité. Le sujet est difficile. Il réclame du courage et de l’audace. Il conditionne surtout l’avenir de la France et de sa jeunesse. Le gouvernement ne doit plus différer.
En politique comme en football, mieux vaut agir que parler. La victoire est à notre portée. Encore faut-il la saisir en prenant nos responsabilités envers notre peuple, envers notre nation, envers l’Europe et envers le monde tout entier.
Je souhaite aux Bleus de porter haut les couleurs de la France tout à l’heure à Kazan !
Excellent week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche