Chers Amis,

Nous n’avons pas le choix. C’est notre responsabilité à tous de nous engager. Sénèque nous en avertissait déjà : « A force de nous en remettre à plus tard, la vie nous dépasse. » La crise des Gilets jaunes est grave. Elle est profonde et menace l’avenir de notre pays. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard !

Les cafouillages gouvernementaux sur le Grand débat ou la taxe d’habitation le confirment. Il est clair que nous ne pouvons pas nous en remettre à un pouvoir qui multiplie les erreurs. Elles sont d’autant plus inacceptables qu’elles s’accompagnent d’une démagogie coupable.

Bruno Lemaire est irresponsable quand il se déclare favorable au maintien de la taxe d’habitation pour les 20% de Français les plus favorisés, tout en sachant très bien que le Conseil constitutionnel s’y opposera, ou propose de soumettre le retour de l’ISF à référendum. C’est faire preuve d’un populisme qui n’a rien à envier à celui de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, que l’exécutif prétend combattre, et c’est encourager la lutte des classes, dont il serait urgent que notre nation parvienne enfin à s’extirper.

Pour tous les électeurs qui avaient accepté de soutenir Emmanuel Macron, par conviction ou par défaut, la tromperie est grave. Ils pensaient avoir élu le candidat du nouveau monde, mais c’est le François Hollande de la pire période qui revient au galop !

Dans l’affaire du salaire de Chantal Jouanno, le pouvoir et l’intéressée n’ont pas non plus été à la hauteur. Une chose est de savoir si sa mission de présidente de la Commission nationale du grand débat aurait dû être bénévole, ce qui eut été opportun, une autre est d’avoir le courage de dire qu’une rémunération de 14 700 euros par mois n’est pas indécente à un certain niveau de responsabilité. Avoir l’hypocrisie de le taire, c’est mentir aux Français et c’est les enfermer dans le cercle vicieux de la paupérisation au fond duquel les gouvernements qui se sont succédé depuis 1997 les ont entraînés.

Ceci rappelé, il est clair qu’une autre politique est indispensable. Le fait que lassitude, morosité et méfiance soient le triptyque caractérisant l’état d’esprit actuel de 81% des Français témoigne de leur formidable inquiétude face à l’avenir. Le soutien réitéré d’une majorité de notre peuple au mouvement des Gilets jaune, malgré les violences des dernières semaines, confirme son sentiment prononcé qu’une grande partie de la population passe à côté de la mondialisation et des bénéfices du système économique.

Ce sentiment s’aggravera si nous ne faisons rien. Il est d’autant plus urgent de rétablir l’unité et la concorde au sein de notre pays, comme d’ailleurs au sein de l’Union, que la grande lutte pour le leadership mondial est engagée entre la Chine et les Etats-Unis. Faute de rassembler nos forces, nous serons condamnés à faire office de simple terrain de jeu pour ces grands acteurs et à être durablement marginalisés. Leur immixtion probable, ainsi que celle de la Russie, de la Turquie et d’autres pays, dans nos affaires intérieures, comme dans celles d’autres nations européennes, en soutien des agitateurs montrent que ces puissances ont bien compris l’enjeu.

Il est plus que temps de reprendre la main et de mener le combat plutôt que le subir. Nous ne devons pas accepter que la succession d’Actes du samedi devienne le nouveau feuilleton hebdomadaire, ni le métronome de notre vie politique. Il ne faut pas non plus miser sur le Grand débat pour nous sortir du mauvais pas dans lequel le président de la République et son gouvernement nous ont placés. Le scepticisme de plus de 70% de nos compatriotes sur le sujet est éloquent. Il est certes essentiel de laisser les Français s’exprimer. Mais la démocratie directe ne peut constituer la solution, comme l’histoire de l’humanité nous l’enseigne.

C’est en bâtissant et en proposant à notre peuple un nouveau projet politique reposant sur deux piliers essentiels, grandeur de la France et développement de l’Homme, permettant à chacune et à chacun de se construire, d’être reconnu et de se déployer, associant de façon responsable les corps intermédiaires, ne laissant personne en bout de cordée ou sur le bord du chemin, et piloté par des femmes et des hommes humbles et déterminés, animés par la seule ambition de servir la France ainsi que sa vision pour l’Europe, que nous pourrons sortir notre pays de l’ornière et de la violence, redonner foi à notre nation et repartir ensemble de l’avant.

Là est notre projet et ce pour quoi je vous propose de vous engager. Ensemble, sortons la France de la crise !

Bon week-end à tous, en formant le vœu qu’il ne donne lieu à aucune des exactions qui ont tristement marqué les précédents et en en assurant pompiers, policiers et gendarmes de notre soutien

François Vigne

Président de la France en marche

 

 

 

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