Chers Amis,

Rester silencieux serait une faute. Nous devons ensemble gagner le combat contre l’antisémitisme et le chasser de notre pays. C’est pour cela que nous nous associons à l’appel des 14 autres partis contre l’antisémitisme. Les dégradations des portraits de Simone Veil et l’inscription Juden sur la devanture d’une enseigne Bagelstein à Paris le week-end dernier, comme les dessins de croix gammées sur des murs de Blois avant-hier, sont insupportables. Elles font honte à la France. Elles sont une insulte à notre nation, à son histoire et à ses valeurs.

N’oublions jamais. Il y a 74 ans seulement, des hommes, des femmes, des enfants pouvaient enfin sortir des camps où la barbarie nazie et des complicités honteuses au sein même de notre pays et de bien d’autres nations européennes les avaient enfermés. Ils laissaient derrière eux les millions de morts qu’Hitler et l’ensemble de ses complices avaient assassinés. En leur mémoire, en hommage aussi à toutes les femmes, les hommes et les enfants qui continuent, aux quatre coins du monde, à être victimes sous nos yeux de nouvelles barbaries, nous devons combattre et sanctionner tout acte visant à nier leur sacrifice et leurs souffrances. C’est notre responsabilité. C’est notre honneur.

Il faut aussi mettre un terme à toutes les profanations d’Eglise qui se sont récemment multipliées sur notre territoire. Les sujets ne sont pas comparables. Je garde en mémoire les profondes paroles de Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris, témoignant d’une profanation qu’il avait subie en direct. Quelle que fût sa violence, celle-ci n’était rien par rapport aux souffrances de la crucifixion. Pour autant, nous devons lutter contre ces outrages avec vigueur et efficacité, car ils portent atteinte à la grandeur de l’homme et à notre humanité.

Dans ce combat pour l’élévation et la dignité de l’homme, la responsabilité des hommes et des femmes politiques est immense. Qu’ils soient président de la République, membre du gouvernement, chef de parti politique ou simple élu, ils doivent, au-delà des discours et par leurs comportements, montrer l’exemple. Chaque fois qu’ils pratiquent la violence physique ou verbale, qu’ils clashent sur les écrans ou les réseaux sociaux, au nom d’un soi-disant devoir de vérité et plus simplement pour faire parler d’eux, c’est la violence et la barbarisation du monde qu’ils encouragent.

La fronde sociale que connaît la France depuis l’émergence du mouvement des Gilets jaunes est d’abord une crise de la reconnaissance. C’est fondamentalement parce qu’ils se sont sentis humiliés, agressés, ignorés ou oubliés par le pouvoir en place que beaucoup de Français ont décidé de se révolter. Nous en voyons aujourd’hui les douloureux effets. Les responsables politiques doivent en tirer toutes les conséquences en changeant d’attitude et en mettant le respect de l’autre, qu’il soit leur adversaire ou leur concitoyen, au cœur de leur engagement, de leurs paroles et de leurs actes.

Respecter chacun implique aussi de faire preuve d’imagination. Il faut vraiment en manquer pour imposer à tous les parents français de se dénommer parent 1 ou parent 2 comme l’ont voté les députés mardi dernier. A l’heure du digital et de l’individualisation des formulaires, il serait tellement plus simple et intelligent de proposer aux parents de continuer à s’appeler père ou mère ou d’opter pour parent 1 ou parent 2, père 1 ou 2, mère 1 ou 2 ou toute autre dénomination à leur convenance. Il ne s’agit pas de discriminer, mais au contraire de respecter la dignité et l’identité de chacun. Il semble que le bon sens va finalement l’emporter. Tant mieux, mais quel dommage d’avoir ainsi perdu inutilement du temps et crispé l’opinion.

Il y a tant d’autres priorités urgentes, à commencer par la reconstruction de l’Union, la lutte contre la pauvreté ou le combat contre le réchauffement climatique. Dans cette perspective, la mobilisation des jeunes pour l’environnement est un magnifique motif d’espérance. Ils sont le fondement de notre engagement. Leur volonté de sortir de l’immobilisme actuel et de faire enfin bouger les choses nous oblige.

Face à la montée de l’agressivité et à la dégradation de la vie politique, certains, comme Alain Juppé, choisissent, après avoir longtemps servi, de la quitter. En tant que France en marche, nous pouvons témoigner des agressions violentes que le choix du parti présidentiel d’imiter notre nom entraîne contre nous sur les réseaux, de nombreux internautes effectuant la confusion. Ce délitement est une raison supplémentaire de nous engager.

Plutôt que de laisser le champ libre à ceux qui misent sur la désertion des meilleurs et des promoteurs du bien commun, nous entendons agir pour proposer aux Françaises et aux Français un projet mobilisateur répondant aux aspirations de notre peuple, conforme à l’histoire, aux principes fondamentaux et à la vocation de notre nation et lui offrant un avenir meilleur.

Ensemble, construisons la France, l’Europe et le monde que nous voulons !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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