Le constat réalisé à la fois par l’Insee et l’OCDE est sans appel. L’ascenseur social est à l’arrêt en France depuis 40 ans. Alors que notre pays subit les plus forts prélèvements obligatoires et le taux le plus élevé de dépenses publiques, il faut « six générations à une personne du bas de la distribution des revenus pour rejoindre la moyenne ». C’est une génération et demie de plus que dans les autres pays développés !
Nous sommes à l’avant-dernière place, juste devant la Hongrie. Même les États-Unis font mieux que nous ! Comme le souligne l’INSEE, un homme sur quatre seulement grimpe dans l’échelle socioprofessionnelle par rapport à son père ! Les autres restent figés dans le même statut ou régressent.
Cela confirme que l’étatisme triomphant et la machine à fiscaliser pour redistribuer développés par la plupart des gouvernements qui se sont succédé depuis 1981 ne fonctionne pas. Ils enferment au contraire les enfants dans le déterminisme social et échouent à assurer le principe d’égalité qu’ils prétendent placer au cœur de sa politique. Les Gilets jaunes ne disent pas autre chose et c’est clairement contre ce système infernal qu’ils se révoltent aujourd’hui.
Face à ce constat, il est urgent d’agir. Pour remettre en service l’ascenseur social, il faut accélérer la remise à niveau de notre système scolaire en visant en particulier le meilleur enseignement et l’excellence scolaire dans les zones les plus défavorisées, qu’il s’agisse des zones rurales ou des banlieues.
Il convient aussi de doter la France d’un système de formation professionnelle digne de ce nom, ciblant prioritairement les moins diplômés et formés et associant intimement les entreprises et l’ensemble des salariés prêts à donner du temps, rémunéré, pour assurer la formation de leurs collègues ou collaborateurs.
Il faut enfin donner l’exemple en favorisant la nomination aux plus hautes fonctions de l’exécutif, des collectivités locales, de l’administration ou des entreprises des femmes et des hommes partis du bas de l’échelle et ayant, par leur travail et leurs talents, démontré leur capacité à exercer les plus hautes fonctions.
On cherche en vain, au sein du pouvoir actuel, des autodidactes ou des apprentis montés en responsabilité. Il est pourtant essentiel de donner une consistance à l’ascenseur social. Car la mobilité sociale ne se décrète pas. Elle se construit, elle de vit et elle s’incarne.
Le temps est venu de se mobiliser et d’agir pour remettre en route l’ascenseur social. Le diagnostic comme les moyens sont clairs. Ne manque plus que la volonté politique, celle dont notre pays et notre jeunesse ont besoin !