Les Français attendent désespérément du pouvoir qu’il démontre sa capacité à maîtriser le cours des choses et à ne plus se laisser dominer par les événements. Deux mois et demi après la nomination de Manuel Valls, l’échec demeure patent.
Comment justifier que, cinq mois après l’annonce par François Hollande du pacte de responsabilité, celui-ci ne soit toujours pas voté, ni ses mesures mises en place. Plutôt que d’agiter régulièrement le spectre des ordonnances, l’exécutif devrait agir. La lenteur gouvernemental a le triple inconvénient (1) de donner aux opposants internes de la majorité de se renforcer (de 41 récemment, ils sont maintenant devenus 100 !) et de fourbir leurs armes, (2) de rendre les mesures toujours en retard d’une guerre au moment où elles sont adoptées et (3) d’en éroder le crédit auprès de l’opinion publique.
Le gouvernement continue en réalité à faire le contraire de ce qu’il faut : trop rapide sur les sujets de société, en particulier la famille, qui nécessiteraient de pendre plus de recul, il est trop lent sur les sujets économiques qui exigent réactivité dans la conception et rapidité dans l’exécution. C’est cette double erreur de rythme qui crée ce sentiment paradoxal de tournis et d’immobilisme à la source de la dépression française actuelle.
La parenthèse enchantée qu’a constituée la séquence de commémorations du 6 juin 1944 est éloquente. Pendant trois jours, les Français ont rêvé d’un exécutif concentré sur l’essentiel et redevenu maitre du temps. C’était trop beau et ne pouvait durer. Dès dimanche, le gouvernement recommençait à démontrer son incohérence en se divisant sur le calendrier du projet de loi sur la transition énergétique.
Pour faire repartir la France, il faut changer de rythme. Le pouvoir doit se donner 100 jours pour mettre en œuvre toutes les réformes nécessaires et travailler ensuite à leur suivi sur la durée. Il n’y a pas d’autre solution pour assurer le renouveau de notre pays.
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