Chers Amis,
À la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs. C’est ce que rappelait Charles de Gaulle lors de son discours au club français d’Oxford, le 25 novembre 1941. La vérité est la même aujourd’hui. Après 18 mois de crise sanitaire, nous devrons rester plus que jamais fermes sur nos valeurs, qui font notre force et la grandeur de notre nation, face à un virus qui n’a pas fini de nous importuner.
Je suis favorable à la vaccination. Je me suis fait vacciner contre le Covid dès que j’y ai été autorisé par le gouvernement. Je recommande la vaccination à tous mes proches et collaborateurs et à ceux que je croise. Pour autant, comme Voltaire le faisait pour ses contradicteurs, je me battrai jusqu’à la mort pour que chacun garde la liberté de se faire vacciner ou de ne pas le faire. L’obligation vaccinale pour tous par l’entremise de la généralisation du pass sanitaire, annoncée lundi, par le président, est une nouvelle dérive, après 18 mois de recul et de renoncement.
Comme me le signalait hier un haut responsable de la santé publique en charge de la lutte contre le Covid, la dérive est aussi sémantique. Il y a 15 mois, c’est le nombre de victimes que les pouvoirs publics mettaient en avant pour justifier les restrictions sanitaires. Puis nous sommes passés aux personnes hospitalisées. Les autorités communiquent désormais sur le nombre de cas. Dans le même temps, les Français se sont habitués aux restrictions et sont devenus moins sensibles aux privations de liberté. Après 17 mois d’une succession de confinements et autres couvre-feux, la population semble accepter sans résistance ce qu’elle refusait il y a un an, à savoir l’isolement obligatoire et contrôlé de dix jours pour toute personne testée positive.
Cette accoutumance rapide aux restrictions de liberté doit nous alerter. Contrairement à ce qu’affirmait le ministre de la Santé mardi dernier, le choix ne se limite pas à l’alternative vaccination ou confinement. La Suède, qui a fait le choix de ne jamais confiner et dont nos autorités se moquaient à l’automne dernier, offre toujours un meilleur bilan sanitaire que nous, un an et demi après le début de la pandémie. Avec 14 693 morts contre 111 429 pour nous, ils ont proportionnellement 12% de victimes de moins. Le choix d’Emmanuel Macron de ne pas nous reconfiner d’ici aux prochaines élections présidentielles ne doit pas nous faire oublier qui nous sommes, ni nous faire renoncer à nos valeurs essentielles.
La France est aujourd’hui le seul pays, avec le Turkménistan, le Tadjikistan et le Vatican, qui ne constituent pas les phares de la démocratie, à imposer de facto la vaccination à leurs citoyens. Les plus grandes démocraties s’y refusent, pour de bonnes raisons. Il y a urgence pour notre nation à renouer avec sa vocation de terre de liberté, plutôt qu’à tomber du mauvais côté de l’histoire.
Il n’y a aucune raison de fouler aux pieds le principe de confidentialité des données médicales, en particulier au sein de l’entreprise. Il n’y a pas plus de raison de priver de l’essentiel de leurs droits ceux qui choisiraient de ne pas se faire vacciner. Au-delà de la propagande gouvernementale, seuls 3 des 21 millions des Français de plus de 12 ans qui ne sont pas encore vaccinés ont pris rendez-vous depuis lundi dernier, soit 15% d’entre eux seulement. Nous sommes loin du rush annoncé. Trois ans après la crise des Gilets jaunes, il est essentiel de ne pas fracturer de nouveau notre peuple.
Il le faut d’autant moins que l’obtention du pass sanitaire ne signifie pas nécessairement la fin des restrictions, comme l’a rappelé hier le rétablissement de l’obligation du port du masque en extérieur dans les Pyrénées-Orientales. Stéphane Bancel, président de Moderna, expliquait il y a 8 jours qu’il y aurait des variants plus compliqués que le delta à gérer. Cela signifie aussi que les vaccins actuels pourraient ne pas être suffisants et que les pouvoirs publics pourraient décider demain d’imposer des restrictions fortes, comme elles le font depuis 17 mois, même aux détenteurs desdits pass sanitaires.
Mais le plus grave sans doute est la situation des jeunes. Il y a un mois, le 9 juin 2021, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), présidé par Jean-Francois, Delfraissy, qui est tout sauf un complotiste puisqu’il préside aussi le Conseil scientifique, critiquait la décision précipitée d’extension de la vaccination aux 12-15 ans, dans un avis que vous trouverez ci-après https://www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/enjeux_ethiques_relatifs_a_la_vaccination_covid_08.06.21_0.pdf. Le CCNE rappelait que les bénéfices que les adolescents pourraient retirer d’une vaccination étaient très limités et que le recul existant ne permettait pas d’assurer la pleine sécurité de ces vaccins chez eux. Et il indiquait que la meilleure solution était la responsabilisation des adultes pour éviter la vaccination des jeunes, avant d’exprimer la crainte que la pression de la société ne vienne implicitement obliger les adolescents à accepter la vaccination. Un mois plus tard, nous y sommes.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que les annonces budgétaires d’hier confirment que notre jeunesse aura aussi à supporter un terrible poids financier. La France n’a pas besoin d’un budget d’austérité, mais d’un budget de responsabilité ! En laissant filer les dépenses avant la présidentielle, comme François Hollande il y a 5 ans, Emmanuel Macron fait le choix du présent et de sa carrière contre ceux de la France et de l’avenir. Nos jeunes méritent mieux !
Comme vous tous, j’ai vibré mercredi, en les entendant chanter la Marseillaise sur les Champs-Elysées. Et c’est avec eux que je souhaite conclure en reprenant les paroles de son 6ème couplet, qui sont aussi à la source de notre combat pour la France : Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs !
Bon week-end à tous dans la détermination et la liberté, en communion avec nos frères belges et allemands si durement éprouvés par les inondations
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche