Le dernier rapport de la Cour des comptes le confirme. L’Etat et les collectivités locales sont de très mauvais managers ! L’augmentation des arrêts-maladie des fonctionnaires de 10 jours en 2014 à 12 jours en 2019, soit + 21%, en est la preuve.

Ces arrêts-maladie ont un prix très important pour la collectivité nationale. En fonction de la méthode de calcul, ils coûtent chaque année entre 11 et 12 milliards d’euros aux Français, soit plus que le ministère de la Justice. Ils altèrent aussi la qualité des services publics aux dépens de tous les usagers. Ils expriment enfin et surtout le mal-être des fonctionnaires.

Alors que les pouvoirs publics se sont permis, depuis dix-huit mois, de faire la leçon aux entreprises sur la gestion de la santé de leurs salariés, la multiplication des arrêts-maladie soulève d’importantes questions en matière de prévention des risques sociaux et de désinsertion professionnelle, comme le souligne la Cour des comptes.

Il est temps, ainsi qu’elle le recommande, de mener une action résolue. Il faut en particulier lutter contre les arrêts-maladie de courte durée en n’hésitant plus à utiliser les sanctions pécuniaires lorsque la fréquence de ces arrêts est trop élevée ou leurs motifs de pure convenance. L’Etat et les collectivités ne doivent plus non plus hésiter à pratiquer les contrôles qui restent jusqu’à présent l’exception.Il convient de même, s’agissant des arrêts de longue durée, d’unifier les congés actuels de longue durée et de longue maladie, tout en développant la prévention.

Il faut plus largement changer de braquet et instaurer une véritable culture manageriale. Elle fait aujourd’hui défaut au sein des administrations publiques. L’Etat doit cesser d’être le cordonnier le plus mal chaussé et de s’exonérer des obligations qu’il impose aux entreprises en matière de Responsabilité Sociale et Environnementale. Les administrations publiques doivent devenir exemplaires, sur le plan environnemental comme social. Cela suppose de mettre en place des indicateurs clairs, de récompenser les bons élèves et de sanctionner les mauvais.

Une telle modernisation de la politique de gestion des ressources humaines des administrations publiques est compatible avec les principes de libre administration des collectivités territoriales et de responsabilité politique. Les sanctions, positives ou négatives, dépendront en effet de la réalisation d’objectifs facilement mesurables et publiés de façon très régulière. Cette modernisation est indispensable. Elle est dans l’intérêt de tous les agents publics et de tous les Français.

L’heure est venue, pour l’Etat et les collectivités, d’entrer dans le XXIème siècle et d’être à la pointe du progrès social !

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