Chers Amis,
La campagne présidentielle doit-elle se réduire à une avalanche de nouvelles dépenses clientélistes et de promesses non tenues ? Je ne le crois pas. Nos jeunes non plus, dont 60% des 18-24 ans envisagent de ne pas aller voter aux élections du printemps prochain selon les derniers sondages. C’est le véritable enjeu. Nous devons offrir à notre jeunesse, ainsi qu’à tous les Français, une vision forte permettant de retrouver foi dans notre pays et ses institutions.
Les discours ne suffisent pas. Les Français et les Européens ne sont plus dupes. C’est le message clair qu’ils ont passé en plaçant, dans le sondage publié mardi, Angela Merkel plutôt qu’Emmanuel Macron en tête de leur vote, s’il y avait demain une élection pour la présidence de l’Europe. L’écart entre les deux est immense. Dans les douze pays de l’Union testés, la chancelière allemande remporterait en moyenne 41% des voix contre 14% seulement pour le président français. Partout en Europe et même dans notre pays, le leadership participatif d’Angela Merkel l’emporte sur les discours solitaires de notre chef de l’Etat. Pour tous, les résultats comptent plus que les promesses sans lendemain. La verticalité technocratique a vécu.
Surtout, il est indispensable de prendre de la hauteur et de sortir de la dictature de l’immédiat. C’est ce qui a particulièrement manqué à nos gouvernants pendant la crise sanitaire. Son caractère inédit ne peut les excuser, puisque d’autres ont fait mieux. Certains semblent aujourd’hui découvrir les impacts très négatifs des mesures de confinement et autres restrictions sur les capacités cognitives et physiques des jeunes ou sur le grand bond en arrière des pays émergents. Comme l’a confirmé la Banque de France dans son dernier bulletin de cette semaine, les stratégies de confinements dures mises en place par certains pays, dont la France, sont les véritables responsables de la récession de 2020. Tout ceci était prévisible et aurait pu être anticipé en prenant un peu de recul et en gérant la crise autrement que dans l’urgence permanente.
Une vision est indispensable. Le monde change rapidement. Il est dur aussi, comme vient de l’illustrer la perte du contrat des sous-marins australiens. Nous ne pouvons plus continuer à enchaîner les mesures ponctuelles sans mise en perspective globale. L’éducation en est un bon exemple. Annoncer le renforcement du pouvoir hiérarchique des proviseurs ou le doublement des salaires des enseignants n’a pas de sens. Plus que du pouvoir, les proviseurs, demandent plus d’autonomie et de temps pour accomplir leur mission. Quant aux professeurs, ils ne sont pas dupes des promesses clientélistes non financées. Ce dont ont besoin l’éducation nationale et nos enfants, c’est d’un programme global et construit de revalorisation et de remontée en compétence du métier d’enseignant. Il est tout aussi inconséquent de regretter l’appauvrissement des familles monoparentales et leurs conséquences défavorables sur la vie d’enfant tout en mettant tout en œuvre pour favoriser leur multiplication.
La plupart de nos gouvernants ont pour principale tactique de jongler avec les peurs et les effets d’annonce. C’est à cause de tels comportements que trois jeunes sur quatre jugent le futur effrayant, se sentant trahis et impuissants face à la crise climatique. Nous avons pourtant les moyens de la surmonter avec eux, si nous le voulons, si nous agissons avec détermination et si nous mettons en œuvre les moyens nécessaires. Tout ceci est à notre portée en agissant ensemble et au service du bien commun.
Notre responsabilité est engagée vis-à-vis de la France, de notre jeunesse et des générations à venir. Il nous revient de rallumer l’espérance sur le fondement d’une vision claire, ambitieuse et partagée.
Bon week-end à tous
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche