Le quinquennat Macron devait être celui du redressement des comptes publics et sociaux. Il devait marquer la décrue de la dette publique et la fin du trou de la Sécurité Sociale. Quatre ans et demi après l’élection d’Emmanuel Macron, tous les voyants sont au rouge. Toute sa politique aura été financée à crédit. Les Français demain et les générations futures devront en payer la facture.
Cette facture s’annonce salée. Sur le fondement des derniers chiffres disponibles, la dette aura augmenté de plus de 680 milliards en 5 ans sous la présidence d’Emmanuel Macron. La dépense publique courante aura progressé de 144 milliards et la dépense totale atteindra 56,4% du PIB, soit 6% de plus que la moyenne européenne et 8% de plus que l’Allemagne.
S’agissant du déficit de la Sécurité Sociale, il s’élèvera à 34,6 milliards en 2021, après 38,7 milliards en 2020. Compte tenu des mesures engagées, il devrait encore atteindre 21,6 milliards en 2022 et n’être ramené à 13 milliards qu’en 2025 ! Dans le même temps, la dette sociale a été alourdie de 136 milliards d’euros. Alors que la Caisse d’amortissement de la dette sociale était censée s’éteindre en 2024, elle continuera finalement à opérer ses prélèvements sur les revenus des Français jusqu’en 2033 au moins…
Loin de s’employer à restaurer les comptes publics, Emmanuel Macron a ouvert grand les vannes à partir de 2018 pour éteindre la crise des Gilets jaunes qu’il avait suscitée, puis en décrétant le quoi qu’il vous en coûte. L’exécutif a pris l’habitude de ne plus financer les mesures ou les exonérations de charge annoncées. Cette politique continue.
C’est pour cela que le Haut conseil des finances publiques n’a pu, pour la première fois de son histoire, se prononcer sur la prévision de déficit public mercredi dernier. Le choix gouvernemental de ne pas inscrire toutes les dépenses prévues dans le projet de loi de finances présenté le rendait en effet insincère.
Il est urgent de changer de braquet. Nous ne pouvons continuer à charger la barque de nos enfants et petits-enfants. Au deuxième trimestre, la dette publique a augment de près de 24 milliards supplémentaires pour atteindre le record historique de 2762 milliards. Elle devrait s’élever à 115,6% du PIB en fin d’année et dépasser 3000 milliards début 2023.
Cela suppose d’avoir le courage d’engager les réformes structurelles nécessaires, à commencer par celle des retraites, et de les mener avec détermination. Nous le devons à notre peuple et aux générations futures, d’autant plus que le désordre des finances nationales a pour corollaire l’affaiblissement du pays et sa perte de souveraineté. Il reviendra au nouvel exécutif de mettre fin à la fuite en avant actuelle.