Angela Merkel fut une grande chancelière, pour l’Allemagne et pour l’Europe. Elle sut agir avec courage au service du bien commun. Ni François Hollande, ni Emmanuel Macron n’ont su établir avec elle la relation de confiance qui aurait permis à l’Union européenne et à notre pays de repartir de l’avant. Nous devons profiter de l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle équipe, quelle que soit sa forme finale, pour refonder le partenariat franco-allemand et lui donner la dynamique qu’il mérite.
François Hollande ne croyait ni à l’Europe, ni au lien franco-allemand. L’absurdité de sa politique le discréditait au surplus au regard de nos voisins. Au-delà des discours, Emmanuel Macron n’est pas non plus apparu comme un interlocuteur fiable compte tenu de son narcissisme et de son incapacité à maîtriser la dérive des comptes publics. C’est pour cela que le partenariat franco-allemand a continué à se distendre. Nous sommes très loin des liens qu’avaient su établir le général de Gaulle et le chancelier Adenauer ou Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt.
C’est l’intérêt de la France, de l’Allemagne et de l’Union que nous reconstruisions un partenariat digne de ce nom. Notre mésaventure australienne montre les limites de notre influence. C’est en unissant nos forces que nous renforcerons notre souveraineté et pourrons parler d’une voix forte.
Cette refondation doit être réalisée sans naïveté, ni faux-semblants. Nos pays ont des histoires différentes. Nos intérêts peuvent l’être aussi. Ils sont même parfois divergents. Nous devons avoir conscience que la vocation exportatrice de l’industrie allemande fonde l’économie nationale, que la lutte contre l’inflation reste une priorité majeure, que le traumatisme hitlérien continuera à rendre le peuple allemand méfiant face à tout interventionnisme militaire à l’étranger et que la maîtrise des comptes publics est un principe fondamental de bonne gestion politique.
Les dirigeants allemands ont pour premier objectif la défense des intérêts nationaux comme nos gouvernants l’ont ou devraient l’avoir. C’est en acceptant nos différences et en étant lucides sur nos priorités respectives que nous pourrons rebâtir une relation forte, confiante et constructive au service de la grandeur de chacun de nos pays et de l’Union.