Chers Amis,

J’espère que vous avez tous pu profiter de bonnes vacances. La rentrée est là. La vacance du pouvoir l’est tout autant. Deux mois après les élections législatives, il est plus que temps de doter la France d’un gouvernement lui permettant d´affronter les défis qui s´imposent à elle.

Les Jeux olympiques nous ont enseigné plusieurs choses. Ils nous ont appris que Paris pouvait de nouveau être propre, que Paris pouvait être sûr, que ses transports publics pouvaient correctement fonctionner et que cela n’était qu’une question de volonté, ainsi que de moyens. Plus fondamentalement encore, ils nous ont, une nouvelle fois, démontré que la France était forte et gagnait quand elle était unie.

Nous pouvons aussi retenir plusieurs enseignements de la séquence politique des trois derniers mois. Contrairement au mythe que ses représentants essayent de forger, le Nouveau Front Populaire n’a pas gagné les élections législatives. Ce qu’ont montré les scrutins européens et législatifs, c’est d’abord le rejet d’Emmanuel Macron par l’immense majorité des Français, ensuite que le Rassemblement national était de loin le premier parti du pays, enfin que la majorité des électeurs ne souhaitait pas le voir gouverner et que beaucoup d’entre eux se sont résolus, pour éviter un tel scénario, à voter pour un candidat NFP sans du tout adhérer à son programme. C’est ce que confirment les derniers sondages selon lesquels plus des deux tiers des Français ne veulent pas d’un gouvernement Nouveau Front Populaire.

Il y a urgence à ne plus laisser pourrir plus longtemps la situation actuelle face aux nombreux défis auxquels la France est confrontée. Le premier est bien sûr celui de sa situation budgétaire. Déficits incontrôlés, croissance atone, multiplication des faillites, recettes fiscales en chute, productivité en baisse. Pour éviter la catastrophe, le futur gouvernement devra avoir pour priorité de rétablir les finances nationales.

Il y a aussi la lutte contre la délinquance et l’insécurité. La femme de l’adjudant Éric Comyn, tué mardi soir à Mougins lors d’un contrôle routier, a eu raison de l’affirmer. Les pouvoirs publics français sont responsables de la mort de son mari par leur insuffisance, leur laxisme et leur excès de tolérance.

Le redressement de notre système scolaire est tout aussi prioritaire. Il était pathétique de voir une ministre de l’Education nationale aussi inconséquente, lors de sa conférence de presse de rentrée mardi. La situation de l’école impose du sérieux et de la responsabilité plutôt que de l’humour déplacé !

L’urgence est enfin politique. Notre démocratie sort très abîmée des dernières années (1) de destruction systématique des partis de gouvernement, (2) d’état d’urgence sanitaire pendant laquelle trop de nos libertés ont été mises sous le boisseau et (3) d’atteintes nombreuses aux principes fondateurs de notre République. Il est stupéfiant de lire, dans l’étude CNRS / Cevipof de Luc Rouban, que les Français sont, contrairement aux Allemands ou aux Italiens, plus nombreux à préférer leur bien-être économique (39%) au respect de la démocratie (37%) et que c’est plus particulièrement le cas des plus aisés et des plus jeunes. Cela confirme la fragilité de notre démocratie. Notre devoir commun est d’en prendre soin pour la consolider et la redynamiser.

C’est autour de ces priorités qu’il faut rassembler les Français. Le nom de la femme ou de l’homme qui sera nommé Premier ministre a peu d’importance. Le président de la République réfléchit à lancer une vaste réforme constitutionnelle faisant de la nouvelle VIème République un ersatz des IIIème et IVème Républiques, avec le vain espoir qu’un référendum réussi lui permettrait de garder le pouvoir jusqu’en 2027…

Si le chef de l’Etat est responsable, il lui revient au contraire d’arrêter de jouer et de nommer un gouvernement d’union nationale rassemblant l’ensemble des partis qui partagent les valeurs républicaines, à commencer par le refus de l’antisémitisme, autour d’un programme de redressement du pays concentré sur les priorités financières, sécuritaires, scolaires et démocratiques que je viens d’énoncer. Les partis refusant d’y participer enverront le signal clair qu’ils privilégient leurs intérêts partisans sur ceux du pays. Les  Français en tireront ensuite les conséquences.  Il y a bien sûr les prochaines échéances électorales. Mais l’avenir du pays passe avant !

Chers Amis, dans les circonstances actuelles, une seule obsession doit nous guider : l’intérêt de la France, celui de nos enfants et de nos petits-enfants. Soyons à la hauteur de l’enjeu et de la grandeur de notre nation, comme le sont nos athlètes paralympiques, pour lesquels je forme mes meilleurs vœux de succès.

Bon week-end et bonne rentrée à chacune et à chacun dans la détermination, l’engagement et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016