
Chers Amis,
La brutalité des annonces de Donald Trump, comme la clarté du rapport de la Cour des comptes sur le déficit des régimes des retraites, le prouvent. C’est en regardant la réalité en face et en prenant les mesures nécessaires pour affronter les difficultés actuelles que nous assurerons l’avenir de la France et lui permettrons de reconquérir sa grandeur. Les grands pays le sont pour l’avoir voulu !
L’action diplomatique du nouveau président des Etats-Unis nous inquiète et nous glace. Elle remet en cause des valeurs que nous croyions définitivement établies. Laissons le propriétaire de Mar-a-Lago et ses courtisans se discréditer tout seuls. Mais son offensive confirme que nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Plutôt que de courir nous soumettre à Washington, nous devons renouer avec une politique internationale d’équilibre que nous avons eu tort d’abandonner au profit d’un atlantisme béat.
L’indépendance et la souveraineté de la France ne peuvent être assurées si une seule puissance prédomine sur la scène internationale. Il nous appartient de favoriser l’établissement d’un équilibre dans le rapport de force. C’est ce qu’ont réalisé avec succès François 1er , Richelieu ou de Gaulle. Les Etats-Unis doivent savoir que nous pouvons procéder à des renversements d’alliance si nécessaire et que notre soutien ne s’entend pas sans contrepartie. C’est pour cela que nous devons nous rapprocher des autres puissances, à commencer par la Chine, et travailler aussi à une coalition de tous ceux que la nouvelle politique américaine fragilise.
Garantir notre souveraineté et notre liberté suppose aussi de desserrer l’étau financier qui nous menace. La perte de la protection militaire américaine renforce la contrainte. Il faut à la fois maîtriser la dépense publique et réorienter une partie des crédits vers l’économie de défense. Cela suppose d’ériger en priorité le redressement des finances nationales dans une double direction : mettre un terme aux dérives actuelles et mener une politique de réduction volontariste de la dépense publique. Même le Vietnam a décidé cette semaine de supprimer huit ministères publics et 20% des emplois publics… Qu’attend l’exécutif français pour agir et concentrer nos ressources sur les vraies priorités nationales.
Rétablir les finances publiques implique aussi de ne plus nous dérober face au problème des retraites. Il ne s’agit pas d’un débat de société, mais d’une réalité qu’il convient d’affronter. La Cour des comptes l’a confirmé jeudi. Il l y a urgence à mettre en œuvre une réforme véritable du système de retraites incluant l’allongement de la durée de cotisation et le développement d’un régime de capitalisation.
C’est en travaillant collectivement plus, en durée hebdomadaire, mensuelle, annuelle et sur l’ensemble de la carrière, que les Français parviendront ensemble à sortir des difficultés de notre temps. Il n’y a pas d’autre solution. C’est pour cette raison aussi que nous devons œuvrer à supprimer tous les facteurs de pénibilité au travail et à faire de celui-ci le moyen de réalisation et d’épanouissement individuels qu’il doit constituer. Il y a urgence à sortir de la fausse logique consistant à arguer de la pénibilité pour justifier une réduction du temps de travail nous menant droit dans le mur.
Nous sommes à un tournant de l’histoire. Après trop d’années de fuite en avant, il est urgent de s’attaquer aux vrais problèmes qui minent notre nation, comme la construction européenne, et de concentrer nos efforts sur les priorités essentielles. Cette responsabilité est la nôtre vis-à-vis de notre pays et des jeunes générations. Ensemble, nous pouvons construire une France meilleure et offrir à nos enfants et petits-enfants l’avenir qu’ils méritent.
Bon week-end à tous, en communion avec nos frères et sœurs ukrainiens qui luttent pour leur souveraineté et leur liberté
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche