Les députés ont commencé vendredi en commission l’examen de la proposition de loi relative à la fin de vie. Ils ont déjà approuvé la création d’un droit à l’aide à mourir, en élargissant les cas où la substance létale pourra être administrée par un soignant. Cette «aide à mourir» est présentée comme «un ultime recours» mais les critères «médicaux» pour assister le suicide ou pratiquer l’euthanasie, sont larges et flous.

Cette proposition de loi, si elle était votée, constituerait une rupture anthropologique majeure. Elle remettrait en cause les fondements, ainsi que les valeurs de fraternité et de solidarité qui fondent de notre société. Elle ruinerait par ailleurs la relation de confiance entre un malade et son médecin, dont la mission est de garder le respect absolu de la vie humaine, selon les termes du serment d’Hippocrate.

C’est d’ailleurs ce qui alarme le Collectif Démocratie, Éthique et Solidarités (CDES), qui regroupe des médecins, des juristes, d’anciens ministres, tels Emmanuel Hirsch, professeur émérite d’éthique médicale , membre de l’Académie nationale de médecine, Jean Leonetti, médecin, ancien ministre, auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, ou l’ancien ministre de la Santé François Braun. Dans son premier avis, rendu lundi dernier, le CDES dénonce «un droit à une mort provoquée» qui interviendrait au terme d’une «procédure anormalement expéditive» basée sur des critères «flous et subjectifs».

Il revient aux députés de rejeter cette proposition de loi et de faire échapper les Français aux erreurs commises depuis plus de 20 ans par d’autres, de la Belgique au Canada en passant par les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal ou leur Luxembourg. Leur expérience nous donne les moyens nécessaires pour les éviter. Plutôt qu’une euthanasie et un suicide assisté d’arrière-garde, la France doit offrir à ses citoyens en fin de vie une offre de soins palliatifs leur permettant de l’affronter avec force et dignité.

lfm_2016