Il y 81 ans des milliers d’hommes, souvent jeunes, venaient de s’élancer à l’assaut des côtes normandes pour nous délivrer du joug nazi. Ils étaient Français, Américains, Anglais, Canadiens, Australiens et de bien d’autres nationalités, conscients du danger, mais prêts à faire le don de leur vie pour sauver notre liberté. Heureusement pour nous, leurs gouvernants ne leur avaient pas dit de se replier sur eux-mêmes, mais au contraire de ne pas avoir peur et de sortir de chez eux pour défendre nos valeurs communes, libérer leurs prochains et sauver ce que nous avons de plus cher. Dans les circonstances que nous affrontons, c’est à leur sacrifice, à leur courage et à leur grandeur que je veux rendre hommage.
81 ans après le Jour J, nous sommes toujours redevables à ces héros. Pour honorer leur mémoire, notre responsabilité est double. Il nous revient d’abord de reprendre la flamme du combat pour la liberté et la dignité de l’homme. Les Ukrainiens et tous les pays en guerre pour leur indépendance méritent le même soutien. C’est la responsabilité des gouvernants français et de ceux des autres nations de l’Union européenne de se mobiliser pour défendre leurs droits et libertés.
Honorer la mémoire des héros du débarquement, c’est aussi tout mettre en œuvre pour sortir notre pays de la crise dans laquelle il a été plongé depuis trois ans. Les derniers chiffres communiqués par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance sur l’état des finances publiques donnent le tournis. Cette situation ne doit pas nous désespérer, mais nous inciter à accélérer la reprise et à travailler plus pour rattraper le temps perdu et la richesse collective détruite. Plusieurs fois dans le passé, les générations qui nous ont précédés ont réussi. Nous avons tous les atouts pour faire au moins aussi bien, à condition d’en avoir la volonté et des dirigeants à la hauteur du défi.
Ce qui a permis la victoire rapide des Alliés à partir du Débarquement, c’est l’intensité de la préparation. Elle a pris des mois, des années même. Tout avait été pensé, réfléchi à l’avance. Cela fit la recette du triomphe et c’est exactement ce qui nous manque aujourd’hui. Il est frappant de constater comment nos dirigeants actuels agissent toujours en mode panique, avec au moins un temps de retard et en préparant souvent la bataille d’avant plutôt que celle d’après
Il n’y a pas de fatalité. Nous pouvons faire beaucoup mieux ! Encore faut-il que nous le voulions et que nous en prenions les moyens. Les facéties présidentielles et les manœuvres politiciennes dans la perspective des prochaines élections présidentielles ont quelque chose d’indécent au regard des enjeux du moment. Agir pour la France et préparer l’avenir, ce n’est pas s’en remettre à la tranquille médiocrité du passé et poursuivre les pratiques d’un autre âge.
Agir pour la France et préparer l’avenir, c’est redresser l’Etat, c’est reconstruire le système scolaire, c’est rebâtir et investir dans notre système de santé, c’est refonder notre système d’accueil et d’hébergement des personnes âgées, c’est reconstruire notre état de droit pour que nos libertés ne soient plus foulées aux pieds comme elles l’ont été dans les dernières années. Pour tout cela, il est urgent d’arrêter d’infantiliser les Français et de leur faire confiance, ainsi qu’à leur esprit de responsabilité.
81 ans après, c’est cette nouvelle bataille de France qu’il faut mener, au service d’une France libre, d’une France debout, d’une France placée de nouveau sur le chemin de la croissance, de la grandeur et de la prospérité, ainsi que de Français libérés au sein d’une Europe responsable, solidaire et forte.
