Le recul de la France dans les classements internationaux ou les dernières statistiques du brevet montrent l’urgence d’une réforme du collège. Enseignement de masse rime dans notre pays avec nivellement, ce qui n’est pas le cas chez nos meilleurs voisins.
Cette situation ne suffit pas à justifier n’importe quelle réforme. Au contraire, le projet annoncé par Mme Najat Vallaud-Belkacem doit être rejeté dans son ensemble, car il repose sur une conception dévoyée de l’égalité. Derrière la religion proclamée de lutte contre les inégalités, c’est l’uniformité qu’il veut imposer.
Il n’y a pas d’autre justification à la suppression des classes bilangues, qui ont démontré leur efficacité, ou à la quasi-disparition de l’enseignement du latin et du grec. Cette persévérance dans l’erreur est confondante, alors que les quarante dernières années ont montré les limites du collège unique. Ce n’est pas en empêchant les meilleurs élèves de l’être qu’on aidera les plus faibles à surmonter leurs difficultés.
En plus d’assurer l’acquisition des savoirs fondamentaux, le collège doit permettre aux élèves de donner le meilleur d’eux-mêmes et de développer leurs talents propres, qu’ils soient intellectuels, manuels ou artistiques.
Au lieu de cela, la ministre de l’Education nationale préfère faire un pas de plus dans l’uniformisation des compétences et pourchasser toutes les vestiges de l’élitisme républicain au nom d’un égalitarisme dogmatique.
C’est une même visée idéologique et partisane qui structure la définition des nouveaux programmes d’histoire. L’approche thématique rend possible son instrumentalisation à des fins partisanes, piège qu’évite l’étude chronologique. C’est pour cela qu’un enseignement thématique de l’histoire n’est pas adapté au collège et qu’il doit être réservé, pour l’essentiel, à l’enseignement supérieur.
Face à ces défauts essentiels du projet ministériel, la plus grande autonomie accordée aux directeurs d’établissement et le développement de l’interdisciplinarité pèsent peu. Car, en refusant toute différence et tout élitisme, c’est l’ascenseur social et l’amélioration de l’enseignement national que le gouvernement bloque, au détriment des plus modestes. Une fois encore, la recherche forcenée de l’égalitarisme conduit à perpétuer et renforcer les inégalités.
Une autre réforme est possible. Elle doit reposer sur des principes essentiels, à savoir :
– la consolidation des savoirs fondamentaux
– la transmission des connaissances permettant la bonne intégration de l’élève dans la communauté nationale ;
– l’individualisation des parcours ;
– le renforcement des capacités oratoires et l’acquisition des meilleures techniques de communication ;
– la promotion de l’excellence dans le respect du développement des talents de chacun.
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