François Hollande a finalement emboîté le pas à Angela Merkel pour l’accueil des réfugiés en provenance, notamment de Syrie, et la fixation de quotas européens. Il s’apprête également après un an de tergiversations à s’associer aux frappes aériennes de la coalition.
Mais, une fois encore, nous restons très loin de l’action. Pendant que l’Allemagne a déjà commencé à accueillir des dizaines de milliers de réfugiés dans des structures préparées à cet effet, le ministre de l’Intérieur français en est encore à envoyer une lettre aux maires pour organiser une réunion et discuter des modalités d’organisation d’un éventuel accueil. Il y a pourtant urgence à agir.
Sur la question des migrants aussi, il est urgent de passer à l’action, de distinguer leur traitement de celui des réfugiés politiques, de cesser de parler d’immigration choisie et de quotas de migrants pour enfin les définir, puis les mettre en œuvre et d’organiser les conditions d’accueil permettant de réussir l’intégration des populations reçues. Quarante ans d’échec des politiques d’immigration nous montrent l’impérieuse nécessité de penser, préparer et assurer l’intégration des nouveaux immigrés.
De même, il serait naïf de croire que notre participation aux frappes militaires de la coalition, en échec depuis un an, permettra de trouver une solution à la crise syrienne et aux crimes de Daech. Le chaos libyen confirme également, après les échecs afghans et irakiens, qu’une intervention terrestre, même très longue, ne suffit pas à créer les conditions d’une paix durable et du retour à la démocratie. La seule voie possible est d’œuvrer à une solution politique et d’en établir les circonstances propices.
En faisant du départ de Bachar Al-Assad un préalable, alors que son soutien sera indispensable à toute solution politique durable, et en déplorant sans fin que Barack Obama ait refusé de l’attaquer à l’été 2013 après l’utilisation de l’arme chimiq-ue contre les populations, François Hollande a perdu deux ans. Son revirement est tardif.
L’essentiel est maintenant d’agir, sur la question des réfugiés comme sur celle de la résolution politique de la crise syrienne, pour que la faillite diplomatique et militaire actuelle ne se transforme pas en déroute humanitaire et morale !
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