En refusant d’ouvrir le débat sur la transformation du statut de la fonction publique, François Hollande ne se comporte pas en chef de l’Etat, mais en chef de corporation.

Contrairement à ce qu’a dit le président de la République, le statut n’est pas consubstantiel à l’exercice d’une mission de service public. Datant du 19 octobre 1946, il n’est qu’une création récente. Beaucoup de pays, dont le service public n’a rien à envier au nôtre, ont choisi de ne pas doter leur fonction publique d’un statut ou ont même récemment décidé d’y renoncer. Enfin, plusieurs de nos missions régaliennes, dont celles de la défense nationale, sont assurées par des personnels qui ne disposent pas, dans leur grande majorité, de statut.

A l’heure où la gouvernement annonce vouloir « dynamiter » le code du travail pour les salariés du secteur privé, il n’est pas possible d’ériger en tabou le maintien du statut de la fonction publique, dont Emmanuel Macron lui-même affirme qu’il n’est « plus adapté, ni justifié ».

La vraie question est de savoir s’il permet d’assurer au mieux les missions de service public dans l’intérêt de la nation entière. Tout indique que ce n’est plus le cas et que le statut est devenu une entrave qui paralyse la gestion des agents publics à leur propre détriment.

Ce débat essentiel, François Hollande, relayé par Manuel Valls et les caciques de la majorité, préfère l’esquiver et agir en membre de la Cour des comptes, défenseur des droits acquis des fonctionnaire et de sa corporation. Et il est même prêt, pour les pérenniser, à sacrifier les intérêts des salariés du secteur privé.

Cela doit changer ! Il nous revient d’élaborer les nouvelles règles permettant d’assurer l’efficacité et la neutralité du service public tout en offrant aux serviteurs de l’Etat des perspectives de carrière motivantes et évitant de les emprisonner dans l’archaïsme du statut. C’est cela agir dans l’intérêt de la France !

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