Manuel Valls a regretté hier, lors du Club de l’économie – Le Monde, les hausses d’impôts « qui ont pesé lourdement sur l’activité économique » depuis l’élection de François Hollande et considéré la dépense publique « trop importante ».
C’est à se demander qui gouverne la France ! Car le Premier ministre a tout pouvoir pour engager la baisse des dépenses publiques et réduire ensuite la fiscalité.
Mais, comme toujours avec Manuel Valls, le verbe est aussi fort que l’action est faible. Tous les organismes indépendants, de la Commission européenne à la Cour des comptes en passant par l’OCDE ou de nombreux think tanks, ont réalisé le même constat début octobre lors de la présentation du budget 2016. Les baisses de dépense annoncées manquent de clarté et de crédibilité. Et la France continue de se singulariser par la lenteur du rythme de ses dépenses et de ses déficits publics.
Parler haut, mais ne rien faire. Au delà des affaires budgétaires, c’est dans tous les domaines – défense, police, justice, éducation ou emploi pour ne citer qu’eux – de l’action publique que nos gouvernants, président de la République et Premier ministre en tête, cultivent cette tactique qui permet de discréditer tous les véritables projets de réforme et d’entretenir les Français dans l’idée, fausse, qu’aucun vrai changement n’est possible. Ces dirigeants y voient le meilleur moyen de gérer leur carrière, mais c’est la France toute entière qu’ils empêchent ce faisant de progresser.
Il n’y a pourtant aucune fatalité. Notre pays a tout le potentiel humain, technologique et matériel pour profiter à plein des révolutions en cours en maintenant son identité et sa singularité. Pour cela, il faut vouloir et faire au lieu de se contenter de dire. C’est à cette condition que la France pourra sortir de l’impuissance et reprendre enfin la maîtrise de son destin.
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