Comme tout citoyen, le président de la République a droit au respect de sa vie privée. C’est l’honneur de la France et des Français de maintenir ce principe et de le respecter malgré le développement des réseaux sociaux et les dérives observées dans beaucoup d’autres démocraties.
 
L’affaire Hollande / Trierweiler / Gayet met néanmoins en lumière deux problèmes.
 
Quels moyens la République doit-elle mettre au service des intérêts privés du chef de l’Etat ? François Hollande a le droit d’avoir une vie sentimentale active, même tumultueuse. Pour autant, il ne revient pas à la République d’en assumer le coût. Considérer que l’Etat doit prendre en charge toute la vie, y compris privée, de son chef, c’est être victime d’une conception monarchiste et archaïque de la fonction suprême. A vie privée, moyens privés !
 
Il revient donc à François Hollande de clarifier rapidement la situation. La seule justification de la mise à disposition de Valérie Trierweiler de moyens publics est son statut de compagne du chef de l’Etat. Si elle l’a perdu, ces moyens doivent lui être retirés. Ils auraient même dû l’être depuis que le président l’a quittée. En ne régularisant la situation que sous la contrainte, François Hollande témoigne une nouvelle fois d’une légèreté coupable dans sa gestion de la dépense publique.
 
Le second sujet est celui de la situation de François Hollande au regard de l’Impôt sur la Fortune. Afin d’éviter toute fraude, la loi prévoit spécifiquement pour cet impôt  que « les personnes vivant en couple font l’objet d’une imposition commune ». Si le président de la République vit désormais en couple avec Mme Julie Gayet, il doit déposer avec elle une déclaration commune et régler l’ISF s’ils en sont devenus redevables.
 
Ces deux problèmes le montrent : l’évolution de la société rend impérieux la création d’un statut spécifique de conjoint du chef de l’Etat. Tant qu’il s’agissait toujours en pratique de la femme du président de la République, il était encore possible de s’en passer. Cela ne l’est plus si le chef de l’Etat enchaîne les conjoints et les aventures ou s’il entretient plusieurs liaisons en même temps.
 
Proposition R2F : instituons rapidement un statut clair pour le conjoint stable du chef de l’Etat dans le double intérêt du pays et du titulaire de la fonction.

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