Il y a maintenant 100 jours, le 6 mai 2012, vous étiez élu président de la République. Le bilan de ces 100 premiers jours est indigent. Qu’on en juge : une tripoté d’augmentations d’impôts, une flopée de comités Théodule pour anesthésier l’opinion sur les sujets sensibles et l’abolition de certaines mesures phares du quinquennat Sarkozy.
Pour le reste, rien ou si peu. Où sont les réformes de structure que la France attend ? Il y a pourtant urgence. Comme l’atteste la dernière enquête mensuelle de la Banque de France, la France tourne au ralenti depuis début avril 2012 et nous sommes désormais entrés en récession. Les Français sont tétanisés par le risque anxiogène d’explosion de la zone euro et par les incertitudes sur la politique, notamment fiscale, de votre gouvernement. Les conséquences de cette léthargie vont être sanglantes en termes d’emploi et de niveau de vie. Sur le plan international, qu’il s’agisse de la zone euro comme du Proche-Orient, la situation est explosive. Dans ces conditions, la logique eut été de décréter la mobilisation générale au sein du gouvernement et de l’administration pour élaborer et mettre en oeuvre des mesures d’urgence. Mais vous préférez temporiser et partir en vacances pour 3 semaines comme un francais moyen.
Vous poussez l’anti-sarkozisme jusqu’à substituer l’inaction à l’hyperactivité. S’il est louable de ramener l’Elysée à plus de sobriété en ces temps de crise, ressusciter la IVème République finissante est coupable. Vous semblez avoir fait vôtre la devise de votre prédecesseur aux sièges de député et de président du conseil général de Corrèze, le bon docteur Queuille : « il n’est pas de problème qui ne puisse se résoudre par une absence de solution » ! Cette impuissance à décider vous entraîne même à laisser impuni le scandale des médailles que vient de rejouer, comme au pire temps de la IIIème République, votre ministre Cécile Duflot, au risque de ruiner le principe d’exemplarité comportementale dont vous faites profession de foi. Votre déclaration du 11 août selon laquelle vous êtes à « la recherche obstinée » de solutions en Syrie témoigne de la même impuissance. L’obstination, moins vertueuse que la persévérance, est au surplus vaine si elle est infructueuse.
Une France forte dans une période de prospérité tranquille aurait peut-être pu s’accommoder d’un président normal. Des temps exceptionnels exigent des hommes d’exception. Monsieur le Président, réveillez-vous ou démettez-vous !
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération.
Francois Vigne
Président du R2F
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