Emmanuel Macron a annoncé, lors de ses vœux aux armées, un effort budgétaire « inédit et incomparable ». Nous en sommes loin ! Il reste au contraire insuffisant

La fin annoncée de la sous-budgétisation des opérations extérieures est une bonne nouvelle pour la sincérité budgétaire. Il était temps après trop d’années d’opacité et d’insincérité budgétaires… Mais cette régularisation ne changera rien à la situation et aux moyens des armées puisque les surcoûts liés aux Opex étaient en pratique pris en charge par un effort interministériel.

Surtout, Emmanuel Macron a annoncé une augmentation annuelle du budget limitée 1,7 milliard par an jusqu’en 2022. A ce rythme, le budget des armées restera inférieur à 2% du PIB à la fin du quinquennat… Pour respecter sa promesse électorale d’un budget de la défense atteignant 2% du PIB en 2025, le chef de l’Etat annonce une hausse annuelle portée à 3 milliards d’euros à partir de 2023, soit après l’élection de son successeur… Une fois encore, comme sous le quinquennat Hollande, l’exécutif transmet le mistigri à l’équipe suivante et prend des engagements sans valeur.

Il est donc urgent de changer le fusil d’épaule et de renforcer sans attendre l’effort de défense face à la multiplication des terrains de conflits, au réarmement des grands pays partout dans le monde et à une menace terroriste que les autorités de police viennent de nouveau de qualifier de très élevée.

Emmanuel Macron a appelé nos armées « à ne pas avoir peur ». Il lui revient maintenant, ainsi qu’à son gouvernement, de ne pas avoir peur non plus et d’avoir le courage de dégager rapidement les moyens nécessaires en engageant enfin la réforme de l’Etat et la réallocation des deniers publics.

Ainsi pourront être assurées la sécurité, la souveraineté et l’indépendance de la France !

 

lfm_2016