La dernière enquête Pisa (Programme for International Student Assesment) le confirme. Le système scolaire français contine à se classer entre le 20ème et le 26ème rang du classement général, et entre le 15e et le 21e rang des pays de l’OCDE, loin derrière les meilleurs. Aucun progrès véritable n’est enregistré.
La différence entre la France et les meilleurs est colossale. Pire, notre pays est devenu champion du monde des inégalités. Les enfants défavorisés français ont quatre fois plus de chances d’être parmi les mauvais élèves que les autres jeunes, contre trois fois seulement dans les pays de l’OCDE !
Au surplus, la France est, avec l’Argentine et le Brésil, l’un des trois pays où les élèves font état des plus grandes préoccupations liées aux problèmes de discipline en classe. Un élève sur deux déclare qu’il y avait du bruit dans la plupart des cours. Et seuls 57% des élèves déclarent que leurs enseignants semblent s’intéresser aux progrès de chaque élève, contre 70% des élèves dans le reste de l’OCDE.
Il n’y a pas de fatalité à la baisse du niveau des jeunes Français en maths et en sciences ! Les élèves d’aujourd’hui ne sont pas moins talentueux ou moins intelligents que leurs aînés. Ce n’est pas non plus une question d’horaires. Les élèves français de CM1 ont plus d’heures de cours de mathématiques que leurs homologues d’autres pays meilleurs que nous, comme la Suède, la Finlande ou la Pologne. Même
La vraie raison de notre décrochage, c’est le manque de formation et d’évaluation des professeurs, ainsi que notre incapacité à faire progresser, puis réussir les élèves des écoles défavorisées, en particulier des zones de non droit.
Il y a urgence à agir. A l’heure de la révolution digitale et des autres révolutions technologiques que nous sommes en train de vivre, il est impératif de donner à la jeunesse française la formation nécessaire en mathématiques et en sciences pour en maîtriser les fondements, en appréhender les enjeux et disposer des meilleurs atouts pour occuper demain les emplois à plus forte valeur ajoutée. Il en va du succès, de la prospérité et de la souveraineté française, comme du niveau de vie de la nation toute entière.
Pour corriger le tir et permettre aux jeunes Français de remonter au meilleur niveau, il faut prendre les moyens de faire disparaître les écoles « difficiles » et les zones de non droit.
Il convient aussi de réformer de fond en comble le système de formation et de gestion des enseignants, à partir de quatre principes clairs :
– autonomie de gestion des établissements,
– formation permanente des enseignants,
– développement du travail en équipe,
– évaluations très régulières dans un but non de sanction, mais de progression.
C’est le défi de notre génération et la priorité de la France en marche. Nous devons décréter un véritable état d’urgence éducatif. La jeunesse française mérite le meilleur. A nous de lui offrir