Chers Amis,

La semaine a commencé dans le feu et la douleur, la sidération et la tristesse. A nous de la terminer en faisant triompher la lumière ! Lundi soir, c’était un peu de chacun de nous, de notre histoire, de nos racines, de notre âme commune qui partait en fumée. Mais il y eut l’action héroïque des pompiers, auxquels je veux rendre un profond hommage, le sauvetage du trésor de la cathédrale, l’arrêt miraculeux de l’incendie, puis la découverte du coq intact : Notre-Dame a souffert, Notre-Dame a tremblé, mais Notre-Dame a tenu. Et surtout, il y eut ce moment d’union et de communion nationales, qui a montré ce qu’est notre peuple.

Au-delà des vaines polémiques que certains ont voulu allumer, nous devons tout faire pour préserver et pour faire vivre cette unité. Car c’est elle qui permet de surmonter les épreuves et de relever les défis, auxquels notre pays est confronté. C’est elle qui, associée à l’intensité de la situation, a autorisé le moment de grâce que nous venons de vivre et permis de retrouver la profondeur qui manque si souvent à notre vie démocratique.

L’incendie de Notre-Dame et la solidarité internationale qui l’a accompagné furent aussi l’occasion de constater une nouvelle fois le rayonnement extraordinaire de la France, de son histoire, de son héritage et de ses racines. Cette vocation particulière nous oblige. Nous devons en être dignes et ne jamais oublier que, lorsque notre pays s’égare, lorsque nos dirigeants se montrent faibles ou pusillanimes, c’est au monde entier que la France fait défaut.

L’enquête est en cours. Nous saurons plus tard les causes et les fautes qui ont conduit à cette terrible perte. Mais nous pouvons déjà être honteux et furieux de n’avoir pas été capables, malgré tous les moyens modernes, de transmettre aux générations suivantes ce que les précédentes avaient su précieusement nous léguer depuis 850 ans.

Notre responsabilité est engagée. Nous ne pouvons et ne devons pas être cette génération qui dilapide sans se soucier de l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Que laisserons-nous à nos descendants ?

Le respect que nous devons aux bâtisseurs de Notre-Dame et la volonté de transmettre nous imposent de reconstruire à l’identique. Il ne s’agit pas de faire preuve de conservatisme. Mais il y a tant d’autres lieux où exprimer notre créativité. Et il serait aussi absurde de vouloir marquer Notre-Dame du sceau de notre époque que de vouloir rebâtir les pyramides d’Egypte en dômes si elles venaient à s’effondrer…

Au-delà de la reconstruction de notre formidable cathédrale, c’est en regardant en face nos faiblesses, en travaillant collectivement plus et en prenant le taureau par les cornes, pour s’attaquer enfin à la réduction de la dette publique et pour dégager les moyens nécessaires nous permettant de transmettre plus que ce que nous avons reçu, que nous retrouverons ensemble notre fierté et notre force.

Dans cette perspective, il manque aux mesures décidées par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des Gilets jaunes la vision d’ensemble et le souffle. Le désastre de lundi le démontre. Nous devons sortir de la gestion à la petite semaine pour retrouver le sens de l’histoire et redonner à notre peuple un projet rassembleur. Ainsi pourrons-nous assurer le redressement de la France, comme de l’Europe, et leur permettre de défier à nouveau l’horizon des siècles. Là est la route, là est notre destin.

Je vous souhaite à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles, de joyeuses fêtes pascales. Puisse la lumière de Pâques éclairer la France et le monde !

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

 

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