Il est urgent que le pouvoir actuel retrouve le nord, dont l’affaire Mila a démontré qu’il l’avait perdu. Après avoir inventé un délit de blasphème, la garde des Sceaux a inventé le week-end un droit au blasphème, que le président de la République a maladroitement repris lors de sa rencontre avec les députés de la majorité hier soir. Quelle sera la prochaine : la création d’un devoir de blasphème ? Il est de retrouver la raison et de rendre sa boussole à notre République.

Il n’y a pas plus de délit de blasphème, que de droit au blasphème. Il y a une liberté d’expression, qui constitue un droit fondamental protégé par la constitution et que chaque citoyen peut exercer, quitte à en répondre en justice en cas d’abus. Notre constitution prévoit aussi que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. Libre à chacun de critiquer l’une ou l’autre des religions, son risque étant de se voir condamné s’il a commis une faute ou un abus.

L’affaire Mila a témoigné de la grande lâcheté de beaucoup de dirigeants politiques, mais aussi de journalistes, de responsables associatifs ou de soi-disant leaders d’opinion, animés par la peur de subir les foudres des islamistes et de ceux qui les soutiennent. Les proches du chef de l’Etat ont déclaré qu’il prononcerait dans les trois prochaines semaines le grand discours sur la laïcité annoncé depuis son élection, mais toujours différé…

Notre nation n’a pas besoin de nouvelles règles ou de lois, de dispositifs complémentaires ou d’autres annonces. Il faut plus simplement que ses dirigeants aient le courage d’appliquer et de faire respecter ses principes fondamentaux et ses lois, sans compromissions aucunes et sans lâches accommodements.

Les statistiques 2019 des actes antireligieux publiées le 26 janvier 2020 par le ministère de l’Intérieur témoignent d’une très forte augmentation (27%) des actes antisémites et d’une stabilisation à haut niveau des faits antichrétiens qui sont 7 fois plus importants que les actes antimusulmans, à 1052 faits répertoriés contre 154 en 2019. Si l’Islam et ses pratiquant ont droit, comme les croyants de toutes les autres religions au respect et à la protection de leur culte, ils ne méritent pas les privilèges que les chantres de l’islamphobie veulent leur accorder.

C’est parce que ses dirigeants retrouveront sens de responsabilité, lucidité et courage que l’avenir de notre République sera assuré. Face aux errances actuelles, qui ne profitent qu’à ses ennemis, extrémistes ou islamistes, il nous revient d’être les défenseurs des droits, devoirs et libertés, qui font la force et la grandeur de la France.

lfm_2016