Depuis le début de la crise du coronavirus, beaucoup d’administrations et d’opérateurs publics, à commencer par la justice, l’Education nationale, la Poste ou la RATP se montrent défaillants, avec des chefs qui ne se montent pas à la hauteur. Ce sont les entreprises privées, leurs dirigeants et leurs salariés qui assurent le fonctionnement de la France et la satisfaction des besoins fondamentaux des Français. Cette situation doit changer et le fonctionnement régulier des services publics être assuré.
Alors que la crise sanitaire et le confinement auraient justifié une mobilisation accrue des agents publics, c’est le contraire qui s’est souvent passé. Ce n’est heureusement pas le cas des agents hospitaliers, des militaires, des policiers, des pompiers ou des agents municipaux de nettoyage, qui ont répondu présents à l’appel et ont tout fait pour assurer au mieux leur mission malgré l’impréparation dans laquelle les avaient plongés les autorités publiques et les conséquences désastreuses du maintien du premier tour des élections municipales.
Cela n’a pas été le cas d’autres services publics essentiels. La désertion de beaucoup de postiers, dont le service restait pourtant vital pour beaucoup d’entreprises et très utile pour beaucoup de particuliers, n’a pas été sanctionnée, alors qu’aucune considération de la santé ne la justifiait. Dans les centres de tri, aucun aménagement n’était nécessaire pour assurer la distanciation sociale. Rien n’empêchait non plus de garantir la bonne distribution du courrier, en sécurité pour les facteurs, comme l’ont montré toutes les entreprises privées de livraison. Et il n’était pas plus difficile d’assurer l’accueil du public dans les bureaux de poste que dans n’importe quel magasin alimentaire.
La justice a été tout aussi défaillante, en partie faute d’équipements informatiques de télétravail, mais aussi et surtout faute de la volonté nécessaire et de l’énergie indispensable au niveau des responsables pour déployer l’imagination, la capacité d’adaptation et la mobilisation des moins courageux. Il en résulte une situation d’injustice et de difficulté, sociale, humaine ou économique, pour tous ceux dont l’affaire n’a pu être jugée dans les délais normaux et un risque supplémentaire d’engorgement massif dans les prochains mois.
La situation n’est pas différente à la RATP et chez beaucoup de ses homologues régionaux. Là où le trafic aurait dû être densifié pour permettre à tous ceux qui devaient utiliser les transports publics de bénéficier de la plus grande distanciation physique possible et de la fréquence nécessaire, il a été fortement réduit, avec les conséquences que chacun a vues sur la densité de population dans beaucoup de nombreux bus ou métros.
Au contraire, les entreprises privées, leurs dirigeants et leurs salariés ont été au rendez-vous. Sociétés de l’agroalimentaire, de la distribution, de l’hygiène, de la pharmacie, mais aussi de la banque et de la finance, des services d’entretien et bien d’autres, elles ont poursuivi leur activité au service de tous les Français et en adaptant leur dispositif afin de garantir la sécurité de leurs salariés. Ce sont elles qui ont, en ce temps de crise, assuré la continuité du fonctionnement de la nation et la satisfaction des besoins des Français, quand l’Etat et ses agents se montraient trop souvent défaillants.
Cela doit changer. Il faut une mobilisation totale des services de l’Etat, des collectivités, de leurs démembrements, ainsi que de tous ceux qui sont censés assurer le service public, alors que le déconfinement est impératif et que sa réussite est essentielle. Le service public doit de nouveau remplir sa mission et se montrer exemplaire. Cela vaut en particulier pour les transports et pour l’école. Ce n’est pas 70% du trafic, mais 100%, qui doit être assuré dès le 11 mai. De même, il n’y a aucune justification à autoriser les professeurs à utiliser leur droit de retrait et à redémarrer l’école sous le seul régime du volontariat. Toutes les dernières études montrent que les enfants et les adolescents sont très peu touchés par le coronavirus et très peu propagateurs. Les enseignants doivent donc reprendre leur mission d’éducateur auprès de tous les jeunes de France en se montrant à la hauteur de leur responsabilité. Il est temps de mettre fin au virus de la peur et au nouvel obscurantisme en train dese développer !
Cela suppose que les chefs jouent enfin leur rôle. L’ensemble de l’exécutif, du président a dernier de ses ministres ainsi que leurs collaborateurs, doivent cesser de faire vibrer la corde de la peur et bien plutôt rappeler tous les agents publics à leur responsabilité, en sanctionnant le cas échéant tous les déserteurs. Après deux mois d’errements, il est temps que l’Etat retrouve son rôle et se montre à la hauteur des besoins de la France.