L’exécutif a fixé au 11 mai la date officiel du démarrage du déconfinement. Le ministre de la santé menace désormais de le retarder si les Français relâchaient leurs efforts d’ici-là. Surtout, les modalités de déconfinement annoncées mardi dernier l’apparentent plus à un confinement prolongé, même si un peu assoupli, qu’à un véritable déconfinement. Il y a pourtant urgence à accélérer le déconfinement du pays et lui permettre de rattraper son retard sur les autres pays.

Les chiffres publiés jeudi dernier par les différents instituts statistiques confirment le décrochage de la France. Notre PIB a reculé de 5,8% au premier trimestre 2020, alors que la nation a été confinée seulement 15 jours. Sur la même période, le recul n’a été que de 5,2% en Espagne, 4,7% en Italie, 3,9% en Belgique, 2,5% en Autriche, 3,8% pour l’ensemble de la zone euro et probablement 2% seulement en Allemagne.

Tout confirme que la France est le pays qui s’est le plus arrêté. En particulier, ses usines ont été fermées, alors qu’elles ont continué à fonctionner, après une brève pause, dans les autres pays, Italie et Espagne compris. Leur redémarrage est également plus compliqué qu’ailleurs, entravé par le double jeu des administrations publiques et de certains syndicats. Cette situation est dangereuse pour notre économie. Elle risque également de provoquer de nouvelles délocalisations de notre pays vers ses voisins de la zone euro.

Il est de même incompréhensible que le gouvernement continue à retarder l’ouverture des hôtels et restaurants sans leur fixer aucun calendrier. L’Autriche et les pays du Nord, ont déjà entamé leur réouverture, l’Italie et l’Espagne s’y engagent, tandis que l’Allemagne l’ a programmée. En la matière aussi, notre nation va prendre du retard aux dépens du pays entier et de l’ensemble des Français.

Plus généralement, c’est tout le pays qui menace de sombrer dans la torpeur au prétendu motif d’une sécurité sanitaire. Car la France, tout en étant plus arrêtée, continue malheureusement à afficher des plus mauvais chiffres que la plupart de ses voisins, Allemagne en tête, en matière de mortalité. Il est clair que le télétravail, loin d’être une panacée, reste un mode de fonctionnement dégradé. Il affaiblit l’engagement et la productivité des salariés, même les plus motivées. C’est pour cela qu’il ne doit pas durer.

Il est urgent de changer la dynamique. Les messages angoissants diffusés par le gouvernement, les soi-disant experts médicaux et les médias complaisants doivent céder la place à un nouveau discours appelant à la mobilisation de tous, dans le respect des gestes assurant la sécurité sanitaire et limitant les risques de contagion.

Il n’y a pas de raison de différer. L’absence de vaccin et de traitement, ainsi que l’incertitude demeurant sur le calendrier de leur éventuelle disponibilité, confirment que nous allons devoir vivre avec le coronavirus. C’est vrai pour les entreprises. C’est vrai pour les écoles. C’est vrai aussi pour l’ensemble des citoyens. Cette coexistence est d’autant plus nécessaire que la létalité du COVID 19 reste très limitée, en particulier pour les populations qui ne sont pas en risque, ce qui est le cas de l’immense majorité des moins de 65 ans.

Au delà-même de celle de nos dirigeants, notre responsabilité commune de remettre en marche la nation après l’arrêt brutal provoqué par le président de la République le 16 mars et la mise en place d’un régime d’indemnisation extrêmement généreux, mais non financé. Un confinement prolongé nous appauvrirait dramatiquement et nous ferait prendre un retard supplémentaire, susceptible de remettre en cause notre participation à la zone euro par rapport à ceux dont les gouvernements auront su mener la bonne politique.

C’est pour cela que le déconfinement ne doit pas être ralenti, mais au contraire accéléré. L’avenir de notre pays, ainsi que cela de nos enfants et petits-enfants est en jeu !

lfm_2016