Depuis deux mois, nous avons assisté à la remise en cause de beaucoup de libertés et de principes essentiels qui fondaient notre démocratie. Au nom de l’urgence sanitaire et en jouant sur la peur des Français d’être victimes du coronavirus, les pouvoirs publics les ont amenés à renoncer à ce que les générations précédentes s’étaient employées à construire pour assurer notre liberté et éviter de renouer avec les pages les plus sombres de notre histoire. Il est urgent de rebâtir ces dignes pour permettre à notre pays de renouer avec les valeurs qui font sa grandeur et à notre peuple de retrouver l’ensemble de ses libertés.

Depuis 2015 et les attentats terroristes, les gouvernements qui se sont succédé ont obligé les Français à vivre sous le régime de l’urgence et à renoncer à beaucoup de leurs valeurs fondamentales. En 2015 face au terrorisme comme en 2020 face au coronavirus, l’urgence a servi de prétexte pour cacher l’impréparation du pouvoir. En 2017, la soi-disant urgence économique a été utilisée pour fouler aux pieds certains principes fondamentaux de notre droit, comme la juste indemnisation des salariés injustement licenciés. Les manifestations de Gilets jaunes et l’incapacité du pouvoir à assurer l’ordre public se sont également accompagnés de restrictions inacceptables à la liberté d’aller et de venir comme à la liberté d’entreprise.

Nous venons de franchir un nouveau pas avec la crise de la Covid 19. L’assignation des Français à résidence, ainsi que l’internement des résidents des EHPAD dans ces établissements, constituent des atteintes graves à nos libertés, dont l’histoire montrera sans doute rapidement qu’elles n’étaient pas justifiées.

La violation du secret médical instituée par la loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, au nom du suivi des malades du coronavirus et des personnes qu’ils auraient pu contaminer, constitue une autre dérive grave pour nos libertés. La décision de la majorité d’étendre, sans attendre le délai prévu, l’expérience des cours criminelles, qui remettent en question les fondements de la justice citoyenne, au motif de l’encombrement de la justice suite à la fermeture des juridictions dans le cadre du confinement, constitue un nouveau glissement et un recul grave pour les libertés publiques et le droit des justiciables.

S’il y a un domaine dans lequel l’urgence doit maintenant s’imposer, c’est dans celui des libertés publiques et de nos droits fondamentaux. Nous devons sans attendre mettre un terme aux dérives actuelles et rebâtir les digues que les dirigeants actuels ont laissées s’effondrer ou qu’ils ont eux-mêmes détruites. Il le faut d’autant plus que beaucoup de ces renoncements se sont révélés après coup inutiles. C’est le cas par exemple des restrictions de circulation imposées à Paris dans le cadre des manifestations contre le projet de réforme des retraites, auquel l’exécutif a finalement choisi de renoncer, vu son fiasco, en tirant prétexte de la crise du coronavirus. Tout cela pour ça ! La crise sanitaire actuelle vient également d’amener le pouvoir à renoncer à l’essentiel de la réforme du chômage, ce qui montre son inutilité et l’erreur des abandons juridiques qui l’avaient accompagnée.

Après plusieurs années d’errance, il est urgent de retrouver nos valeurs et de restituer à notre République les fondements dont nos gouvernants actuels l’ont privé. L’heure est venue de sortie la période d’obscurantisme actuelle et d’entrer dans une nouvelle ère de progrès pour nos libertés. Renouons avec notre héritage et offrons à nos enfants et petits-enfants les droits et libertés qu’ils méritent.

lfm_2016