Chers Amis,
Il faut souhaiter un plein succès à l’exécutif allemand pour la présidence du Conseil européen, dont il assume la responsabilité depuis le 1er juillet. L’histoire regardera sans nul doute Angela Merkel comme la meilleure responsable politique européenne de ce premier quart de siècle. C’est notre intérêt collectif que la chancelière allemande déploie efficacement, au cours des six prochains mois, ses talents et son éthique du bien commun en cette période critique de sortie de crise sanitaire pour la France, l’Europe et le monde.
Quelles que soient les raisons qui ont poussé le chef de l’Etat à changer de Premier ministre, je forme aussi mes meilleurs vœux réussite pour Jean Castex et l’équipe ministérielle qu’il a été chargé de constituer. Après trois ans d’épreuve et une crise de la Covid 19 qui l’a particulièrement éprouvée, tant sur le plan économique que sanitaire, la France doit réussir la reprise et affronter avec succès es défis auxquels elle est confrontée.
C’est d’autant plus nécessaire que le deuxième tour des élections municipales a démontré la profondeur de la crise politique actuelle. Au-delà même de l’échec du parti présidentiel et de la poussée écologiste, ou plutôt rose-verte, dans les grandes villes, c’est l’immensité de l’abstention qui aura marqué les élections municipales 2020. Elle confirme que le maintien des 1er et 2ème tours des élections municipales a été une faute. La bonne décision aurait été de les reporter pour rejouer l’ensemble du scrutin municipal à la rentrée.
La démocratie française ne pourra durablement tenir si 60 % des électeurs décident de s’en détourner. C’est pour cela qu’il faut tout faire pour permettre à l’ensemble des Français, en particulier jeunes, de retrouver le chemin des urnes. Cela suppose d’assurer, pour chaque élection, les conditions d’un vote serein, ce qui n’a pas été le cas pour le scrutin municipal, de passer de la pratique des promesses non tenues, qui a tant discrédité nos responsables politiques, à celle de la vérité et de mettre un terme aux combinaisons politiciennes, que rejettent les électeurs.
C’est le second enseignement, plus tactique, des élections municipales. Pour la droite, faire alliance avec le parti présidentiel est une erreur. Les candidats, qui viennent de tenter l’expérience, en ont été pour leurs frais. La politique menée depuis 2017 est globalement un échec. Notre responsabilité n’est pas de sauver le pouvoir actuel, mais de préparer, puis réaliser en 2022 l’alternance sur le fondement d’un projet fort de redressement, de rassemblement et d’espérance au service de la France et de tous les Français.
Il nous reste 18 mois pour finaliser ce projet et en convaincre notre peuple. C’est d’autant plus nécessaire que la situation politique est très fragile. En se disant d’ores et déjà sceptiques, dans les derniers sondages, vis-à-vis des maires écologistes qu’ils viennent d’élire, les Français confirment que ceux qui se sont rendus aux urnes, comme d’ailleurs ceux qui se sont abstenus, ont plus exprimé un rejet qu’une véritable adhésion. Notre responsabilité collective est d’agir pour assurer le relèvement de la France, comme l’avenir de notre démocratie, qui ont rien de garanti.
Nous devons tous être conscients de la fragilité de notre République et de notre liberté. Comme l’a démontré l’actualité récente, rien n’est gagné. Leur défense est un combat de tous les jours. Dans cette perspective, c’est notre devoir de réagir à l’ensemble des atteintes portées à la démocratie et la liberté, partout dans le monde. En gardant le silence face à la mise au pas chinoise de Hongkong, les gouvernants actuels de notre pays ne se montrent à la hauteur ni de son histoire, ni de sa mission.
Nous devons agir, avec toutes les autres puissances du monde libre, pour faire respecter le droit, la liberté et la démocratie à Hongkong. C’est parce que les dirigeants de l’époque ne l’avaient pas fait, en 1938, que la barbarie nazie a pu s’étendre sur l’Europe. Continuer à se taire face au pouvoir chinois et pratiquer un lâche consentement serait commettre un nouveau Munich.
L’avenir sera ce que nous en ferons. C’est dans cet esprit que je veux aussi souhaiter, en ce 4 juillet, une belle fête nationale au peuple américain. La politique agressive de Donald Trump a distendu le lien transatlantique. Il nous revient de le reconstruire, comme il nous revient de bâtir un nouveau multilatéralisme. Pas un multilatéralisme à l’ancienne, pas un nouvel immobilisme qui ne convainc plus personne à force de tourner un rond, mais un multilatéralisme de responsabilité et de combat, au service de la liberté, du progrès et du bien commun pour l’ensemble de notre monde.
L’actualité le démontre. La crise du coronavirus, de nouvelles pandémies ou l’urgence environnementale ne trouveront de solution que globale. Nous pourrions complètement arrêter de produire et de nous déplacer. Si les autres pays continuent à polluer de plus en plus, le réchauffement climatique se poursuivra et nos efforts auront été vains. Ce n’est donc pas en nous recroquevillant sur nous-mêmes, mais en agissant ensemble dans notre pays d’abord, en Europe ensuite, et en coordination avec les autres pays du monde enfin, que nous assurerons à nos enfants et à nos petits-enfants l’avenir que nous souhaitons.
Ensemble, construisons la France, l’Europe et le monde que nous voulons.
Bon week-end à chacune et à chacun
Amicalement
François Vigne
