Comme l’a confirmé la Fédération national des sapeurs-pompiers de France, la crise de la Covid 19 a été très mal gérée. Il faut que l’affaire soit grave pour que les pompiers décident de prendre la parole pour critiquer le gouvernement. Leur constat est accablant.

L’exécutif a privilégié la communication sur l’efficacité sanitaire. Les acteurs de terrain, pompiers et médecins généralistes en tête, ont été mal et sous-utilisés, au détriment des patients de leur santé. Les Agences Régionales de Santé, aucunement préparées à la gestion des situations d’urgence, se sont concentrées sur la seule gestion du nombre de places de réanimation hospitalières et les remontées statistiques. Comme le notent sévèrement les pompiers, « on a confié le rôle de commandants de crise à des conseillers techniques », ce qui a provoqué un « travail en silo des administrations et un brouillage des décisions stratégiques ». Ce mode fonctionnement, même s’il est profondément pathologique, n’a rien de surprenant puisqu’il correspond à celui du chef de l’Etat et de son ancien Premier ministre.

La vérité sort enfin. Ce que le bon sens suffisait à considérer est confirmé par le rapport des pompiers. Les centaines d’évacuations de patients en TGV étaient de « pures opérations de communication » et « une véritable esbroufe ». Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’il était totalement inefficace « de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes, alors que, souvent, il y avait de la place dans la clinique d’en face… Les pompiers le confirment.

Il est urgent de tenir compte de leurs critiques et de leurs recommandations, alors qu’une nouvelle vague épidémique ne peut être exclue à la rentrée. Les sauveteurs le rappellent. « Pour efficace, la gestion d’une crise d’ampleur doit mobiliser un directeur unique et compétent, un commandant des opérations uniques et des conseillers techniques ». C’est la responsabilité du président de la République et du nouveau Premier ministre de tirer l’ensemble des conclusions nécessaires du rapport des pompiers, alors que le bilan de la crise sanitaire apparaît effroyable du triple point de vue sanitaire, économique et des libertés.

Comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel la semaine dernière, le pouvoir a failli à sa mission en n’assurant pas le respect de l’article 66 de la Constitution, selon lequel « nul ne peut être arbitrairement détenu ». Cela impose l’intervention d’un juge dans le plus court délai possible en cas de privation de liberté, principe qui n’a pas été respecté. La présidente de la CNIL a également confirmé que l’exécutif avait été trop loin dans l’exploitation des données personnelles.  Sans l’intervention de l’autorité indépendante, nos libertés fondamentales auraient été encore plus violées.

Il est urgent d’agir après le naufrage que la France vient de vivre. Contrairement à la propagande gouvernementale, trop complaisamment relayée par de nombreux médias, ni la crise sanitaire, ni le déconfinement n’ont été bien gérés. Il est urgent de rectifier le tir et de mettre en place une organisation efficace et protectrice des droits des citoyens dans l’intérêt de la France, de notre peuple et de nos libertés.

lfm_2016