Chers Amis,

Il est urgent de redonner un cap à la France et de remettre notre peuple sur le chemin de la concorde et du progrès. La fuite en avant et la logique de l’affrontement dans lesquelles s’égare l’exécutif constituent une voie sans issue. Comme l’ont montré les violences du 1er mai, la situation reste explosive. Pour sortir de l’impasse et permettre à notre pays de repartir de l’avant, il est temps de se concentrer sur les vraies priorités et de rassembler les Français.

Les conclusions du séminaire gouvernemental de lundi parlent d’elles-mêmes. Ce n’est pas un programme d’action, mais un catalogue de mesures attrape-tout qui nous a été livré. Le double but est clair : essayer de rattraper le temps gâché depuis l’éclatement de l’affaire Benalla il y a près d’un an et tenter de ramener les électeurs dans les filets de la majorité dans la perspective des élections européennes.

Mais la fébrilité réformatrice et le bougisme ne permettront pas de résoudre les problèmes de la France, comme l’ont montré les quatorze premiers mois du quinquennat Macron. Vouloir « aller vite » ou  « aller le plus vite possible », comme l’a martelé l’exécutif lundi dernier, ne constitue pas une politique. Le temps perdu ne se rattrape pas !

C’est au contraire en concentrant les efforts sur les vraies priorités – redressement de l’Etat régalien, remise à plat de l’organisation administrative pour en réduire le coût de fonctionnement et restaurer la compétitivité de l’économie, réforme de l’Union Européenne, refondation de notre système d’éducation et de formation, politique d’aménagement du territoire pour faire disparaître la fracture territoriale – que nous sortirons notre pays de l’ornière où ses gouvernants l’ont mis.

Céder à la facilité des textes de circonstances ou des réformes de complaisance, comme la généralisation de la PMA, est une profonde erreur. Nous constatons tous aujourd’hui les conséquences calamiteuses, en termes d’intégration, de consommation de drogue, de sécurité et d’islamisme, des politiques inspirées de mêmes motifs de renoncement et de clientélisme menées dans les banlieues depuis les années 80. L’histoire, ainsi que les avertissements de nombreux penseurs et chercheurs, doivent nous servir de leçon. C’est la responsabilité du chef de l’Etat et du Premier ministre de refuser le court-termisme et l’électoralisme pour leur préférer le choix de la France et de son avenir.

Dans cette perspective, il y a urgence à rétablir la paix civile. La pénétration de manifestants du 1er mai dans l’enceinte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière est intolérable. Ils pouvaient mettre en danger la vie de patients. Rien, qu’il s’agisse des gaz lacrymogènes ou des charges policières, ne justifie leur intrusion. Mais les mensonges du ministre de l’Intérieur sont également inacceptables. Ils desservent la cause de la nation comme celle de la police et ils délégitiment l’Etat.

La stratégie de l’affrontement et de la décrédibilisation de l’adversaire, qu’il soit Gilet jaune, manifestant ou opposant, mise en œuvre par Christophe Castaner depuis le début de la crise, ne fonctionne pas. Au contraire, elle exaspère et radicalise avec les conséquences désastreuses que nous constatons chaque week-end et que nous avons encore vues mercredi dernier. L’échec est patent. Un vent mauvais souffle depuis six mois sur la France, un vent de violence qui fracture la nation, un vent porteur de révolutions hasardeuses, dont les Français seraient les premiers à souffrir.

C’est pour cela qu’il est urgent de sortir de l’impasse et de rassembler les Français autour d’un nouveau projet de redressement partagé. Cela ne veut pas dire céder face aux casseurs et aux Black Blocs, bien au contraire. Il est plus que temps d’engager une stratégie européenne d’éradication en profondeur de ces mouvements violents et destructeurs, en échangeant toutes les informations nécessaires, en développant les coopérations policières et judiciaires et en facilitant les poursuites, de même que l’application des peines interpays. C’est la meilleure façon de donner une nouvelle vitalité à l’Union, et de construire une Europe réelle et utile, qui ne soit plus l’Union des discours sans lendemain, mais l’Europe de l’action et des résultats.

L’avenir de notre pays et de l’Union sera ce que nous en ferons. Pour assurer leur succès, le temps est venu de faire place à la vérité, à l’audace, à la vision et à l’action. Ensemble, construisons la France et l’Europe que nous voulons !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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