L’adoption accélérée et en catimini, en plein cœur de l’été, du projet de loi faussement nommé bioéthique, consacre son illégitimité. C’est un texte mal né, que les France et les Français regretteront et renieront demain. Le fait que 60 députés seulement aient voté pour, sur les 577 composants l’Assemblée, 37 contre, 4 s’abstenant, illustrent le malaise de l’ensemble de la représentation nationale face à cette commande présidentielle.
Les quelques restrictions de façade (interdiction de la ROPA, don d’ovocytes au sein d’un couple de femmes en vue d’une PMA, de la PMA post mortem, de la commercialisation des gamètes, de la PMA pour les hommes transcendes, ou limitation à deux personnes pour accéder à la PMA) ne doivent pas cacher l’essentiel.
Ce sont des renoncements majeurs à ce qui fait notre humanité que la majorité présidentielle a endossés pour satisfaire une promesse présidentielle, alors même qu’Emmanuel Macron vient de finir de renoncer à toutes les autres : PMA excluant le père et remboursée par la sécurité sociale, filiation fictive, manipulation des embryons, autorisation des embryons chimériques animal-homme…
Les rares députés présents ont même accepté un « assouplissement » surprise de l’accès à l’interruption médicale de grossesse autorisant un avortement jusqu’au dernier jour de la grossesse en cas de détresse psychosociale, soit un critère laissant une immense place à l’arbitraire. Cet acharnement à faciliter l’interruption de la vie à naître rend d’autant plus incohérentes la paralysie de l’activité, l’interruption de l’école et le gel des libertés publiques, mis en œuvre par l’exécutif au nom de la lutte contre la COVID 19. À moins qu’il ne ´s’agisse d’une même détestation de la vraie vie !
Loin d’être l’avancée que certains serviteurs complaisants du pouvoir ont voulu encenser, l’adoption de ce texte constitue un immense recul et une grande défaite pour toutes les Françaises et tous les Français. Alors que certains déboulonnent les statues de ceux qui ont promu ou laissé faire l’esclavage, mode des temps passés, il est probable que les générations suivantes feront de même avec tous ceux qui viennent de voter cette loi.
Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, céder à l’air du temps aient rarement un progrè. L’histoire montre qu’il s’agit bien plus souvent d’une faute, parfois d’un crime. Les lois de la Terreur ou celles de Vichy étaient aussi dans l’air du temps. L’histoire les a jugées, comme leurs auteurs.
Au delà des prochaines étapes du cycle législatif (seconde lecture au Sénat, discussion en Commission mixte paritaire, nouveaux débats à l’Assemblée nationale puis au Sénat, avant probable adoption en troisième lecture à l’Assemblée Nationale, saisine du Conseil constitutionnel, puis promulgation par le Président de la République), c’est aux Françaises et aux Français qu’il faut faire confiance pour déjouer les pièges posés par le président actuel, ainsi que sa majorité, et faire triompher, au delà des vicissitudes actuelles, les principes qui font l’honneur de la France, ainsi que la grandeur de l’Homme