Confirmant les leçons des études PISA et Timss, les résultats des évaluations disciplinaires réalisées par l’Education nationale auprès des élèves de CM2 et de 3ème le confirment. Le niveau baisse dangereusement. Le score moyen des écoliers et collégiens testés n’a pas dépassé 232 points, soit 18 points de moins qu’en 2014 et 2008. 54,4% des élèves de CM2 n’ont pas les compétences nécessaires pour rentrer au collège, contre 42% cinq ans plus tôt !
Il y a urgence à agir ! Seuls 53% des écoliers de CM2 savent encore résoudre des problèmes faisant intervenir les quatre opérations. 47% seulement sont capables de calculer le tiers, le quart ou le quadruple d’une quantité… 25% ne savent pas utiliser les retenues dans les soustractions. Seul un élève sur cinq est capable de réutiliser les notions vues en classe « dans des situations de la vie courante », ou de réfléchir « de façon autonome ». Les collégiens de 3ème n’affichent pas de meilleurs résultats, puisque 24 % d’entre eux ne parviennent pas à écrire cinq millions en chiffres, contre 8 % cinq ans plus tôt !
Sans surprise, la baisse est encore plus forte dans les milieux les moins favorisés. A l’école comme au collège, le groupe des élèves en difficulté augmente ; celui des bons élèves diminue. Et les écarts de performances se creusent selon le profil social des élèves ou des écoles. En primaire, la baisse de niveau constatée entre 2014 et 2019 ne concerne pas les élèves appartenant aux écoles les plus favorisées et n’affecte pas les élèves des écoles privées. Elle est revanche très importante dans les écoles du secteur public, où elle atteint 17 points hors éducation prioritaire et même 36 points dans l’enseignement prioritaire.
Il est probable que l’année 2020 aura aggravé la situation suite au naufrage du système scolaire pendant la période de confinement. Les élèves ont perdu près d’une année dont rien n’indique qu’ils pourront la rattraper.
Pour inverser la donne, il est essentiel de revaloriser le métier et la formation des enseignants. Les programmes n’expliquent pas la baisse du niveau des élèves, pas plus que le volume horaire des cours. L’école française est l’une de celles qui consacrent le plus de place aux enseignements fondamentaux. Il est en revanche fondamental de renforcer la sélection et la formation des enseignants. Toutes les études confirment que les instituteurs en particulier manquent de formation scientifique et qu’ils n’ont, dans la plupart des cas, pas fait de mathématiques depuis le lycée…
Nos enfants ont besoin d’enseignants mieux formés pour mieux apprendre. L’Education nationale doit cesser d’être un repoussoir pour l’immense majorité des diplômés.
Quarante ans de politiques indigentes nous ont conduits à la situation actuelle. En faisant croire aux Français que l’école ne devrait rien leur coûter, les gouvernements qui se sont succédé ont appauvri le métier d’enseignant et en ont fait le parent pauvre de notre société.
Aujourd’hui, même les établissements les plus réputés ont du mal à recruter. Dans de nombreuses matières, les candidats de qualité manquent. Il faut que les meilleurs retrouvent l’envie d’enseigner. Cela suppose qu’ils puissent bénéficier de revenus réévalués leur permettant de faire sereinement le choix de l’éducation de notre jeunesse. Il faut aussi développer un système d’évaluation digne de ce nom et mettre en place des dispositifs de formation permanente permettant aux professeurs de maintenir et actualiser leurs connaissances.
C’est à ce prix que nous pourrons redresser la barre et permettre à toute la jeunesse de France de bénéficier d’un enseignement de qualité, au niveau des meilleurs.
Il est temps de faire le choix de l’exigence et de la qualité plutôt que celui du nivellement actuel. L’avenir de notre pays et la prospérité de nos enfants et petits-enfants en dépendent.