Chers Amis,

Je veux d’abord me réjouir de la libération de Sophie Petronin, notre dernière otage française, détenue depuis quatre ans au Mali. Sa libération démontre que la ténacité et l’espérance paient. Face aux ravages créés par les mesures de restriction prises en réponse à la crise sanitaire, c’est un même esprit de liberté, de ténacité et d’espérance qui doit nous animer pour la gestion de la pandémie, comme de notre avenir commun.

Le passage en alerte maximale de nouvelles grandes villes françaises et les nouvelles mesures qui y sont imposées confirment que la politique gouvernementale reste dictée par l’urgence.  Le ministre de la Santé a enfin annoncé hier débloquer 50 millions d’euros pour ouvrir 4000 lits supplémentaires. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait dès juin ? Il est indispensable de prendre de la hauteur et de penser notre stratégie sanitaire face à une épidémie partie pour durer. C’est d’autant plus nécessaire que les dégâts causés par le confinement, ainsi que les mesures de fermeture et de restriction, sont immenses.

Le basculement d’un million d’étudiants, d’intérimaires et d’artisans dans la pauvreté depuis le début de la crise sanitaire en est le signe le plus immédiat. Le gel des pensions de retraite et l’explosion de la dette sociale dénoncée lundi dernier par la Cour des comptes, auront des effets durables. Mais la dette, qui pèse sur les générations futures, ne peut devenir le mode permanent de financement de la Sécurité sociale, comme l’a rappelé Pierre Moscovici, pas plus que les restrictions ne peuvent devenir la règle concernant nos libertés.

Dans cette perspective, nous devons nous inquiéter que 75% des Français s’affirment aujourd’hui prêts à subir de nouvelles privations de liberté au titre de la lutte contre la crise sanitaire. Toutes choses égales par ailleurs, la radiation, quelques mois après le vote de la loi dite de Sécurité nationale, à HongKong, d’un professeur coupable d’avoir organisé un débat sur la liberté d’expression, illustre la rapidité des dérives en la matière. C’est pourquoi nous devons être, toujours et partout, les combattants indéfectibles de la liberté, qui fait la grandeur de notre nation, sa force et son rayonnement.

Il faut à ce même titre s’alerter du glissement sémantique entre la loi contre le séparatisme annoncée par le président de la République il y a 8 jours et le projet de loi pour le renforcement de la laïcité que son entourage entend désormais promouvoir. Emmanuel Macron a eu raison de condamner le séparatisme islamiste. Émasculer le texte pour le réduire au renforcement de la laïcité serait un immense recul et trahirait les intentions de certains de ses zélateurs. La laïcité est au service de la République, pas l’inverse. La sauvage agression de mercredi contre deux policiers à Herblay montre une nouvelle fois l’urgence d’agir contre le séparatisme et les zones de non droit.

Il faut cesser les petits jeux politiciens et remettre au centre de nos priorités l’intérêt de la France. Nos dirigeants doivent aussi arrêter de sous-estimer les Français, qui ne sont plus dupes de ces tentatives de manipulation. L’action politique doit retrouver la cohérence qui fonde la confiance. C’est vrai pour la gestion de la crise sanitaire. C’est vrai pour la citoyenneté et la sécurité publique. C’est vrai aussi pour les sujets sociétaux. Quel intérêt y a-t-il, pour notre nation, à allonger le délai d’interruption volontaire de grossesse de deux semaines, alors même que les dernières statistiques de l’INSEE montrent un nouveau recul des naissances et un record d’avortements l’année dernière ? C’est tout aussi incohérent que le vote de l’extension du congé paternité, au moment où la loi dite de bioéthique vient nier la paternité.

Il y a urgence à redonner du sens à la politique de la France. Il est tout aussi essentiel de lui insuffler l’agilité qui lui manque. Nos dirigeants actuels sous-estiment dramatiquement la capacité d’adaptation des Français. Ils démontrent au quotidien leur aptitude à modifier leurs comportements pour gérer les contraintes et les risques consécutifs à la crise sanitaire. C’est pour cela que le gouvernement devrait modifier sans attendre le plan de relance. Il est déjà obsolète. Plutôt que de distribuer de l’argent qui sera épargné, l’intérêt de tous les Français est que l’Etat et les collectivités investissent directement dans des travaux d’isolation de leur parc immobilier ou pour le renouvellement de leur flotte automobile. Ces dépenses créeront des emplois immédiats.

C’est en combinant vision à long terme, réactivité et agilité que nous gagnerons ensemble la bataille de l’avenir de la France et celui de l’Europe. Avec espoir et vertu, bravons une fois de plus les courants contraires et endurons les tempêtes à venir. La lumière est au bout du tunnel. Nos enfants et petits-enfants pourront dire que nous n’avons pas faibli. Nous leur aurons transmis le don merveilleux de la liberté pour le remettre grandi aux générations futures.

Bon week-end à tous dans la liberté, la détermination et l’espérance.

François

François Vigne

Président de la France en marche

 

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