Sans nous en apercevoir, nous sommes passés en quelques mois de la démocratie et la République que nous étions à une médicocratie. Quelques mandarins passant depuis longtemps plus de temps dans les antichambres des ministères que dans les hôpitaux y imposent leurs décisions aux plus hautes autorités de l’Etat. C’est d’autant moins acceptable que beaucoup de ces décisions mettent à mal nos libertés les plus essentielles.
Il en va ainsi des mesures annoncées par le président de la République mercredi dernier. Une nouvelle fois en moins de six mois, 20 millions de Français se trouvent assignés à résidence sous surveillance policière, de 21h à 6h, et privés de leur droit fondamental à aller et venir pour quatre à six semaines au moins. À cela s’ajoute une forte pression morale, le pouvoir justifiant ses décisions liberticides par l’insouciance de la population, incapable de se discipliner suffisamment et de renoncer à une convivialité coupable. C’est notre caractère gaulois et notre culture d’hommes et de femmes libres qui justifieraient ces mesures radicales.
Tous les moyens sont bons pour nous en convaincre. La propagande gouvernementale tourne à plein, multipliant les messages anxiogènes. Les médias complaisants, à commencer par les radios du service public, les amplifient et tentent de faire croire aux Français que nos voisins européens subissent les mêmes restrictions. Les couvre-feux décrétés en Allemagne ou en Irlande du Nord dans certaines métropoles, pour ne citer qu’eux, ne vont pourtant pas plus loin que la fermeture des bars, restaurants et commerces à partir de 22h ou 23h….
Le droit français place tout en haut de l’édifice juridique la liberté de chacun. Les mesures restrictives ne sont possibles que si elles répondent au principe de proportionnalité, à savoir leur caractère nécessaire et adéquat par rapport au but poursuivi. Tout indique que ce principe n’est pas respecté s’agissant du couvre-feu qui nous est actuellement imposé. Il exige des sacrifices sociaux immenses pour les 20 millions d’hommes et de femmes qui y sont soumis face à un bénéfice incertain et un but très discutable. Il menace par ailleurs l’avenir économique de beaucoup d’entrepreneurs qui ont choisi de mettre en œuvre le principe constitutionnel de liberté d’entreprendre et dont l’avtivité se trouve mise en danger par les décidons gouvernementales.
Comme l’affirme l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui constitue une pièce essentielle de notre constitution, les hommes naissent et demeurent libres. Notre santé n’appartient pas à l’Etat, mais à nous-mêmes. Si la vie en société nous impose de consentir les limitations nécessaires pour que l’exercice de notre liberté soit compatible avec celle des autres, l’Etat ne doit jamais oublier qu’il ne nous est que subsidiaire. La seule légitimité de l’Etat est la confiance et le pouvoir que nous lui accordons afin qu’il nous permette collectivement de vivre en liberté.
Il faut aussi rappeler que rien, dans la hiérarchie des normes, ne soumet les libertés fondamentales d’aller et de venir ou d’entreprendre à un quelconque principe général de santé publique, au contraire. Nul ne conteste la réalité de l’épidémie actuelle et le besoin d’accepter certaines contraintes désagréables pour la traverser. Il faut aussi rappeler que rien, dans la hiérarchie des normes, ne soumet les libertés fondamentales d’aller et de venir ou d’entreprendre à un quelconque principe général de santé publique, au contraire. Nul ne conteste la réalité de l’épidémie actuelle et la besoin d’accepter ertaines contraintes désagréables pour la traverser. Mais les restrictions ne doivent pas aller au-delà de ce qui est nécessaire et leurs bénéfices potentiels doivent être supérieurs aux risques potentiels encourus. Tout indique enfin qu’à moins de l’avènement incertain d’un prochain vaccin, nous allons devoir nous habituer à vivre avec le coronavirus, en apprenant à mieux soigner ceux qui le contractent, sans lui donner le plein pouvoir sur nos vies.
Il y a donc urgence à mettre un terme à la dictature sanitaire actuelle et à rendre toute leur place aux libertés dont nous n’aurions jamais dû être privés. Au surlendemain de la mort de Samuel Raty, sauvagement assassiné par un islamiste parce qu’il avait défendu la liberté, ne donnons pas la victoire à son bourreau. Soyons au contraire les combattants résolus et indéfectibles de la liberté, sous toutes ses formes, cette liberté qui fait la force, le rayonnement et la grandeur de la France.