Chers Amis,

Comme le montrent les élections américaines, la démocratie est un combat. Elle ne peut bien et durablement fonctionner sans vérité, confiance et espérance. Les gouvernants ne doivent pas non plus sous-estimer l’intelligence et la capacité d’adaptation des citoyens. Sur ce quadruple plan, l’exécutif français actuel en défaut. C’est en redressant la barre que nous pourrons sortir grandis de la crise actuelle et donner à la France l’avenir qu’elle mérite.

Ne nous moquons pas de nos amis américains. La démocratie française n’est pas en meilleur état. Au-delà des péripéties du dépouillement en cours, les élections de mardi confirment la fracturation profonde de l’électorat. Elles démontrent aussi que le vote Trump n’est pas un accident de l’histoire. Il répond au contraire aux aspirations profondes de près de la moitié des électeurs. La politique française actuelle ne peut qu’encourager le développement d’un phénomène équivalent dans notre pays.

Le reconfinement infantilisant et désordonné mis en œuvre depuis vendredi dernier nous y conduit tout droit. Un tiers de la population le rejette déjà, sans compter tous ceux qui le contournent ou s’en affranchissent résolument. La révolte des maires et des commerçants face à l’injustice et aux incohérences des interdictions d’ouverture imposées est justifiée. Le gouvernement aurait été beaucoup mieux inspiré de suivre l’exemple allemand, avec maintien en activité de l’ensemble des commerces sous des protocoles sanitaires renforcés. Le désordre actuel ne sert pas les intérêts du pays. Le gouvernement sait parfaitement qu’avec 70 000 ou 80 000 policiers mobilisables en même temps face à une population de 67 millions d’habitants, il n’a pas les moyens humains pour faire appliquer les règles sans le soutien profond de la population.

C’est celui-ci que le pouvoir devrait chercher à obtenir, plutôt que de continuer à manipuler les citoyens. Les Français se sont adaptés. Au contraire de nos gouvernants, ils ont tiré les enseignements du premier et ont modifié leurs comportements en conséquence. C’est le cas de nos commerçants qui tentent, par tous les moyens, de maintenir leur activité et les emplois qui lui sont liés, en développant la livraison à domicile et le clic & collect. Toutes ces initiatives devraient être encouragées et facilitées plutôt que freinées ou empêchées par les pouvoirs publics.

Le gouvernement doit changer de stratégie. Il faut arrêter de tenter d’effrayer les Français en manipulant l’information. Contrairement aux déclarations d’Olivier Véran, les chiffres à jeudi soir confirment que les hôpitaux ne sont pas saturés. Les inclusions, dans les hôpitaux ou sur la plateforme Covidom, plafonnent ou commencent à baisser. Ce ne sont pas encore les résultats du couvre-feu, encore moins ceux du confinement, qui ne commencera à produire ses effets que dans 15 jours. Il convient aussi de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un simple effet retard de personnes confinées n’allant pas se faire dépister. Mais il est possible que nous tenions le bon bout !

Raison de plus pour ne pas mentir aux Français. Olivier Véran ne peut pas dire, jeudi 29 octobre sur France Info, que le nombre de lits de réanimation a été porté à 6 400 le 25 octobre et une semaine plus tard, le 5 novembre, que les 4 500 malades de la Covid en réanimation occupent 85% des lits. Cela signifierait que nous aurions perdu plus de 1 100 lits en une semaine, puisque 4500/6400 donne 70%. Soit le ministre de la Santé ne sait pas compter, soit il ne dit pas la vérité.

Les mensonges et la multiplication des couacs gouvernementaux alimentent la défiance. Ils illustrent les divisions qui existent, au sein même de l’équipe gouvernementale, sur la pertinence des mesures imposées et la direction à suivre. Les Français se demandent s’il y a un pilote dans l’avion., Comme l’a noté un très proche du pouvoir, visiteur de l’Elysée, de Matignon et des autres ministères : on les sent débordés. Ils sont sur le vélo, ils pédalent, le vélo fonctionne… mais ils ne se sont pas demandé où ils vont, quelle est le bonne direction et quelle route il faut suivre… Ubu est actuellement roi en France. Il est urgent de retrouver une démocratie digne de ce nom.

Comme l’exécutif le reconnaît enfin, il ne faut pas compter sur un vaccin. C’est donc l’immunité collective qui reste la réponse principale, tout en évitant, autant que possible, la saturation des hôpitaux. C’est pour cela qu’il est urgent de préparer les troisième, quatrième et cinquième vagues en évitant le stop-and-go et la paralysie que l’impréparation de la deuxième vague nous coûte. Il le faut d’autant plus que la crise sanitaire va nous coûter cher et nous appauvrir durablement.

Comme l’a indiqué la Commission européenne jeudi, la France, l’Espagne et l’Italie sont les pays les plus touchés par la récession en 2020 au sein de la zone euro. Le reconfinement aura pour conséquence de ralentir et de réduire le rebond. Dans ces conditions, le taux de chômage devrait grimper de 8,5% à 10,7% en France en 2021, alors qu’il ne progressera que d’un point au sein de la zone euro et se stabilisera même à 4% en Allemagne. Heureux allemands d’avoir de meilleurs gouvernants !

La bonne nouvelle pour nous est que rien n’est perdu. Tout est entre nos mains. Nous pouvons rattraper note de retard et éviter l’appauvrissement si nous décidons collectivement de faire les efforts nécessités en travaillant plus, en évitant, autant que possible, de faire appel aux ressources publiques et en effectuant les réformes nécessaires, notamment au sein de l’Etat. Comme l’a reconnu mardi Jean Pisani-Ferri, proche conseiller du président de la République, il ne s’est rien passé en matière de réforme de l’Etat depuis 2017. Le projet Cap 22, qui devait transformer le service public, n’a débouché sur rien… Tout reste à faire, ce qui signifie aussi que tous les bénéfices restent à tirer pour autant qu’on agisse enfin !

Il en va de même de la lutte contre l’islamisme. Trois semaines après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, huit jours après celui de Nice, il est particulièrement inquiétant que 57% des musulmans de moins de 25 ans estiment que la Charia est plus importante que les lois de la République, que 67% d’entre eux soient opposés à ce que les enseignants puissent montrer des caricatures de personnages religieux et que 81% souhaitent des horaires différents pour les hommes et les femmes dans les piscines… Là-encore, tout reste à faire, puisque rien n’a été fait depuis 2017 et avant.

Cela supposera de reprendre, bloc par bloc, l’ensemble des zones de non droit, d’appliquer le principe de tolérance zéro à l’égard des individus, associations et mosquées radicalisés et de réaliser l’intégration que la plupart des dirigeants s’étant succédé depuis 40 ans ont failli à accomplir.

La tâche est immense. Ce ne sont pas nos gouvernants actuels qui l’accompliront. Il est d’autant plus urgent de nous retrousser les manches pour préparer l’alternance et permettre à la France de sortir de l’ornière actuelle. Notre pays peut rayonner et retrouver la prospérité demain. C’est à nous de lui en donner les moyens. Ensemble et avec l’énergie de toute notre jeunesse, construisons la France que nous voulons.

Bon week-end à tous, avec une pensée très particulière pour les victimes de l’attentat de Notre-Dame de Nice, auquel un hommage national est rendu ce matin

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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