Deux jours après sa mise en œuvre, il est clair que le confinement est mort-né. Les Français n’en veulent plus et n’entendent majoritairement pas le respecter. Face à la politique d’infantilisation actuelle, chacun laisse transparaître une irrésistible envie de braver les interdits et de désobéir.

Sauf à devenir un roi d’opérette, le président de la République doit donc mettre un terme au confinement  tel qu’il existe dans sa forme actuelle. Une mesure qui n’est pas appliquée fait perdre toute légitimité au pouvoir qui l’a édictée.

L’exécutif sait que le pays ne peut pas se permettre un véritable confinement. Nous n’en avons plus les moyens économiques. Sur le plan scolaire aussi, il aurait été catastrophique de fermer les écoles. Et il est clair enfin que la fermeture des EHPADs et la privation totale de lien social pour leurs occupants du printemps dernier ont eu des conséquences psychologiques redoutables.

C’est pour l’ensemble de ces raisons que le confinement imposé par le chef de l’Etat mercredi dernier est très différent de celui de mars. Les salariés sont beaucoup plus nombreux à aller travailler. Les administrations sont, pour la plupart, ouvertes. L’école est maintenue, l’accès aux EHPADS permis.

Il en résulte un système très incohérent et injuste. La distinction des activités essentielles et de celles qui ne se sont pas est très contestable. Elle crée d’énormes distorsions de concurrence que rien ne peut justifier. Cela suscite la colère légitime de tous les commerçants forcés de stopper leurs activités.

Les Français sont conscients aussi qu’ils ont été manipulés. Les chiffres donnés par le chef de l’Eat ne correspondent pas à la réalité. Des masques aux tests en passant par les statistiques du virus, l’exécutif a émis beaucoup de mensonges depuis le début de la crise sanitaire. Toutes ces contre-vérités ont été cautionnées par le Conseil scientifique, qui est de facto discrédité. Le gouvernement affirme suivre les recommandations dudit Conseil, qui est en fait utilisé par le pouvoir pour préparer l’opinion publique à ses décisions, toujours castratrices et infantilisantes. Nos concitoyens le constatent. Ceux qui ont mal géré la première vague gèrent tout aussi mal la seconde. Il n’y a eu aucun progrès.

Le pouvoir se trouve maintenant dans une impasse. En édictant des règles imbéciles et en négligeant l’adhésion du peuple, il a créé les conditions d’une fraude massive Il est urgent de sortir de cette situation, d’autant plus que le pouvoir ne dispose pas des forces de police nécessaires pour faire appliquer les règles. Le recours à l’armée n’est pas non plus envisageable et constituerait une immense violation de l’état de droit.

Il est urgent de changer de stratégie face à la crise sanitaire et de passer de l’infantilisation à la responsabilisation. Les Français en sont capables, comme ils l’ont montré depuis le début de la crise. Il faut donc s’inspirer du régime mis en place en Allemagne, maintenant l’ouverture de l’ensemble est des magasins, dans une jauge réduite, n’imposant aucune attestation enfantine, autorisant les rencontres dans la limite de 10 personnes et assurant ainsi l’adhésion de la population.

Il est tout aussi indispensable de préparer le déconfinement et les vagues à venir. Il faut pour cela mettre en place un système de tests rapides digne de ce nom et assurant un dépistage efficace, augmenter enfin nos capacités en lits et mobiliser pleinement le secteur privé, nous doter également des capacités de vaccination nécessaires pour le cas où un vaccin deviendrait par chance disponible. Enfin, le déconfinement doit être prévu et structuré sans attendre pour que le confinement actuel soit le dernier.

La responsabilité du président de la République et de son gouvernement est engagée. Il en va de l’intérêt de la nation entière.

lfm_2016