Le président de la République reçoit aujourd’hui les membres de la Convention citoyenne pour le climat. Il les a en effet beaucoup choqués en déclarant il y a dix jours sur Brut : «je ne veux pas dire que, parce que 150 citoyens ont écrit un truc, c’est la Bible ou le Coran » après leur avoir affirmé en juin qu’il reprendrait 146 de leurs 150 propositions.

Emmanuel Macron découvre donc seulement maintenant les limites de la démocratie directe. Il eut pourtant suffi de consulter l’héritage des Grecs et des Romains, et plus près de nous, des constituants de la Révolution française, qui avaient écarté ce mode de gouvernement pour de bonnes raisons.

Quelles que soient leurs qualités, les membres de la Convention citoyenne pour le climat ne représentent qu’eux-mêmes. Ils n’ont aucune légitimité pour prendre des décisions au nom et pour le compte de leurs concitoyens en lieu et place de députés et sénateurs élus pour cela. Ils n’ont pas non plus de mandat qui engage leur responsabilité vis-à-vis du peuple français. C’est pour cela qu’il est urgent de renoncer à ce mode de consultation dévoyée.

Le général de Gaulle et les constituants de 1958 ont institué un instrument de démocratie directe permettant au chef de l’Etat de consulter le peuple de France, quand il l’estime nécessaire. C’est le référendum, qui engage la nation, mais aussi la responsabilité présidentielle.

Si Emmanuel Macron souhaite consulter les Français, c’est par référendum qu’il doit le faire ! Il est temps de cesser les expériences inutiles, dont l’histoire nous enseigne l’échec, ainsi que les opérations de communication, pour se concentrer sur l’action au service de la France et de la lutte contre le réchauffement climatique. La véritable urgence est là !

lfm_2016