Chers Amis,
Il est urgent de prendre un peu de hauteur. Le mode panique selon lequel l’exécutif a tenté de gérer la crise de la vaccination française cette semaine est contre-productif. Dans la tempête qui va continuer à agiter notre pays et le monde cette année, il est essentiel de faire preuve de sang-froid et d’avoir une stratégie véritable, deux atouts qui manquent actuellement à la France.
Le fiasco de la vaccination est une nouvelle preuve de la faillite de l’Etat. Avec ce nouvel échec, après celui des masques et des tests, le pouvoir aura réussi le tour de force de rater toutes les étapes de la crise sanitaire. Il a pourtant disposé de plus de six mois pour préparer son schéma de vaccination et en anticiper les difficultés. Mais Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont pas su s’extraire de l’urgence. C’est toujours en carabinier, avec un temps de retard, qu’ils gèrent les affaires de notre pays. Leur déroute est aussi la conséquence de la priorité qu’ils donnent au discours plutôt qu’à l’action. Le tête-à queue qu’ils viennent d’opérer sur la campagne vaccinale confirme qu’ils n’ont pas de véritable stratégie sanitaire, mais sont guidés par les seuls enjeux de communication.
Nous devons en faire le constat. L’intendance ne suit plus. C’est la conséquence de la fuite des talents vers le privé. L’appareil d’Etat s’avère désormais incapable de mettre en œuvre et d’exécuter les campagnes qu’il définit sur le papier. La seule chose que la machine administrative sait encore accomplir est de distribuer aides et allocations après avoir prélevé les revenus nécessaires. Ce qui est vrai pour la santé l’est aussi pour la sécurité, l’éducation et l’ensemble de l’action étatique. C’est pour cela qu’il y a urgence à reconstruire l’Etat et que son redressement est au cœur de notre programme.
Il est aussi essentiel de dire la vérité aux Français. Il est irresponsable de fonder notre plan de sortie de crise sanitaire sur la seule vaccination pour deux raisons au moins. Faute de disponibilité des vaccins en quantité suffisante, il faudra un an au moins pour couvrir l’ensemble de la population. De plus, nous ne savons pas encore si les différents vaccins actuellement disponibles sont efficaces face aux variants britanniques et sud-africains et aux autres variants qui ne manqueront pas de se développer. Il semble que ce soit le cas pour le vaccin BioNTech / Pfizer. Nous le saurons plus tard pour les autres. Il apparaît donc primordial d’adopter une stratégie reposant sur plusieurs pieds et ne dépendant pas de la seule vaccination. Nous devons plus généralement nous habituer à vivre avec le coronavirus, ce que le pouvoir affirme sans cesse, mais ne réalise jamais en pratique.
S’habituer à vivre avec le virus, c’est inscrire son action dans la durée et anticiper. Comme le recommande Stéphane Bancel, président français de Moderna, il faut d’ores et déjà préparer la vaccination de l’hiver prochain. Il convient aussi d’arrêter de gouverner les Français à la petite semaine. Il faut avoir le courage de leur dire que les restaurants ne rouvriront pas avant avril au plus tôt et que les remontées mécaniques ne fonctionneront pas de la saison. C’est en clarifiant les choses, ainsi que l’horizon, que nous pourrons restaurer la confiance et redonner à nos compatriotes l’espérance qui leur manque aujourd’hui.
Les évènements de Washington l’ont illustré. Nos démocraties sont fragiles et peuvent à tout moment basculer. Dans ce contexte, nos dirigeants doivent renoncer aux petits jeux politiciens et agir pour le seul service du bien commun. Emmanuel Macron a joué un mauvais coup à notre République en instituant un comité citoyen contre le vaccin. C’est une nouvelle attaque contre la démocratie parlementaire et contre le principe de représentativité. Le président de la République est d’autant plus impardonnable que l’échec récent de la Convention citoyenne sur le climat aurait dû le stopper dans son initiative.
Les temps agités actuels imposent une action responsable. Agir de façon responsable impliquer de ne montrer aucune faiblesse vis-à-vis des ennemis de la démocratie et de ceux qui testent le rapport de force. Dans cette perspective, il est urgent que les autorités rompent leur silence sur l’instauration de la dictature à HongKong ou sur les entraves chinoises aux enquêtes sur l’origine de la pandémie. Nous devons, avec tous nos alliés, élever la voix et agir avant qu’il ne soit trop tard. L’avenir de nos démocraties et la paix du monde est en jeu.
Une semaine après les vœux présidentiels, ceux-ci apparaissent déjà périmés. L’horizon peut sembler à certains bien sombre. Pourtant, tout n’est pas noir, bien au contraire. Après un an de pandémie, nous sommes sans doute plus proches de la sortie de crise sanitaire que de son début ou au moins à mi-parcours. Nous devons aussi nous réjouir que celle-ci épargne très majoritairement les jeunes, au contraire d’autres épidémies qui avaient frappé notre nation au siècle dernier.
C’est une raison supplémentaire pour mettre la jeunesse de notre pays au cœur de notre stratégie de sortie de crise. Il faut en particulier tout faire pour assurer le maintien de l’enseignement en présentiel dans les écoles, collèges et lycées, le retour des étudiants à l’université ou dans les écoles, ainsi que l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle. Ainsi, assurerons-nous l’avenir de notre pays et pourrons-nous lui en offrir un meilleur.
Tout ceci est entre nos mains. Ensemble, faisons le choix de la vérité, de l’action, de l’espérance et de la France !
Bon week-end à tous
Amicalement
François Vigne
Président de la France en marche