Chers Amis,

Après avoir beaucoup tergiversé, le pouvoir a pris la bonne décision. Les hésitations étaient inutiles. Mais l’essentiel était d’éviter un nouveau confinement. Il était au surplus urgent de donner une perspective. Certes, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Mais nous tenons le bon bout. Dans ces circonstances, il est d’autant plus indispensable de faire les choix qui s’imposent.

La situation est complexe. C’est une raison supplémentaire pour garder le cap. Le retard de la campagne de vaccination était prévisible. Les choses prennent toujours plus de temps que souhaité. Il est moins acceptable que le gouvernement abaisse, en moins de 15 jours, sa projection de personnes vaccinées à fin février de 4 millions à 2,5 millions seulement ! La multiplication des variants confirme qu’une autre stratégie est nécessaire. Le variant britannique est en train de supplanter le virus initial. Le variant sud-africain, plus contagieux que le britannique, devrait ensuite logiquement l’emporter sur ce dernier. C’est la loi de la sélection naturelle, celle de la vie.

Sauf à accepter un enchaînement durable de confinements tout au long de l’année, d’autres solutions doivent être mises en œuvre. Rien ne justifie aujourd’hui un confinement national, au regard de situations territoriales très contrastées. C’est au niveau régional ou local qu’il faut raisonner. Il y a aussi urgence à renforcer les moyens d’oxygénation à l’hôpital et à domicile, afin de pouvoir éviter de confiner, même avec des taux beaucoup plus élevés de circulation des virus. Il convient enfin d’adapter le plan de vaccination pour tenir compte des nouveaux programmes de disponibilité des vaccins et des caractéristiques de certains d’entre eux. En particulier, nous devons désormais placer en priorité la vaccination des personnels soignants pour parer à toute accélération de la pandémie.

Il n’y a rien de très sorcier dans cela, mais des décisions à prendre et une exécution sans faille à mettre en œuvre. C’est pour cela que la France a besoin d’avoir à sa tête un véritable capitaine, capable de prendre des décisions et de les assumer.

Il est prioritaire aussi de préparer la prochaine échéance présidentielle. L’histoire montre que les peuples balaient leurs dirigeants après des crises du type de celle que nous sommes en train de vivre. C’est ce qui devrait arriver à Emmanuel Macron. Les sondages parus cette semaine sur un éventuel affrontement avec Marine Le Pen confirment que cette dernière est en train de creuser l’écart. C’est une raison supplémentaire de bâtir une véritable alternative démocratique permettant à notre pays de repartir de l’avant et de panser les plaies béantes mises en lumière par la crise sanitaire.

La première urgence est de refonder notre démocratie. L’approbation lundi par l’Assemblée nationale de la prolongation jusqu’en juin de l’état d’urgence, la dissolution par la majorité parlementaire de la mission d’information parlementaire sur la crise de la Covid 19 ou le report à juin des élections régionales témoignent du profond affaiblissement de notre vitalité démocratique. Le Portugal vient, lui, de nous montrer dimanche dernier qu’il était possible d’organiser et de réaliser un scrutin présidentiel en pleine pandémie. Pourquoi nos gouvernants choisissent-ils de renoncer ? Il est impératif de remettre l’exigence démocratique au cœur de nos priorités. Ce rétablissement de la démocratie exige aussi de reconstruire la crédibilité et l’autorité de l’Etat, d’assurer l’efficacité de ses décisions et de rendre la cohérence nécessaire aux décisions des autorités publiques. Car le trouble dans l’Etat a pour conséquence inévitable la dérive autoritaire ou le développement de l’anarchie.

Il faut aussi, dans cette perspective, rétablir l’ordre public là où il a disparu. Le scandaleux lynchage de Yuriy sur la dalle de Beaugrenelle ou l’extraction violente d’un dealer du CHU de Nantes par un commando armé mettant en déroute la police la semaine dernière sont deux nouveaux signaux d’alarme. Ils illustrent la perte de la maîtrise du terrain par la police au profit des bandes, trafiquants et autres malfaiteurs. Il est urgent de mener, avec les moyens nécessaires, une action ferme et coordonnée contre le trafic de drogue, l’islamisme et le grand banditisme. Ils marchent de conserve et sont en train d’assurer leur domination sur de nombreux territoires de notre pays.

La reconquête de la souveraineté nationale partout en France impose aussi de relancer notre effort de recherche. L’échec français en matière du développement de vaccins contre le coronavirus, mis en lumière par les abandons successifs de Sanofi et de Pasteur, constitue une nouvelle illustration du terrain que nous avons perdu en matière scientifique et, plus généralement, d’enseignement. L’exemple des pays qui réussissent aujourd’hui rappelle que nous pouvons effectuer un retour gagnant. Encore faut-il agir et prendre, sans attendre, les décisions d’investissement nécessaires.

Il en va de l’avenir de notre nation et de la prospérité de notre jeunesse. Le Conseil d’analyse économique a confirmé mercredi que les jeunes avaient, de toutes les générations, payé le plus lourd tribut à la crise sanitaire avec un recul de leurs revenus de 10%, deux fois plus important que celui du reste de la population. Nous avons collectivement contracté une dette à leur égard, qu’il conviendra de leur rembourser, dans les prochaines années, en leur donnant la priorité et en faisant les efforts nécessaires pour leur rendre la vie meilleure.

Donner la priorité à la jeunesse, c’est aussi renouer avec une politique nataliste et pro-famille, à rebours de celle suivie depuis 9 ans. Comme l’a pointé le bilan démographique publié en fin de semaine dernière par l’Insee, ce sont 79 000 bébés qui ont manqué à la France l’année dernière par rapport à 2014.  Cette perte, qui résulte de la politique mise en œuvre par François Hollande et son successeur, est 20% supérieure à celle des victimes du coronavirus la même année. Il est urgent de renverser la vapeur et de miser enfin sur nos jeunes.

La route est claire. Il n’y a pas de temps à perdre. Plutôt que de nous attarder sur les fautes de l’exécutif et sur les contraintes immédiates, mettons à profit le temps actuel. Focalisons nos énergies, avec foi et confiance, sur les défis que nous devons relever. Sans nous illusionner, nous pouvons croire à un avenir radieux pour notre pays. Cet avenir se construit aujourd’hui. Il est entre nos mains.

Bon week-end à tous, dans l’espérance, la détermination et la confiance

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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