Chers Amis,

Ensemble, nous sommes plus forts. C’est ce que signifiait au plus haut point la sangle de vie qui reliait mardi matin les deux cercueils de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello dans la cour des Invalides. Le fait d’avoir combattu et d’être morts ensemble ne retire rien à la grandeur de la décision de chacun de nos valeureux soldats d’avoir donné sa vie pour son prochain. Au contraire, il le magnifie. C’est parce que nous saurons retrouver, en tant que peuple, le sens du collectif et notre unité que nous pourrons vaincre ensemble et que nous honorerons le sacrifice de nos deux héros.

Dans cette perspective, le choix d’Emmanuel Macron de passer seul, lors de la cérémonie de mardi, les troupes présentes en revue, ainsi que de refuser que le commandant des troupes ouvre la marche devant lui, comme le prévoit le protocole militaire, et que le chef d’état-major des armées, accompagné d’autres officiers généraux, le suivent, apparaît d’autant plus décalé. Plutôt que de s’adonner à ce qu’il préfère, l’exercice jupitérien et solitaire du pouvoir, qui a tant coûté à notre pays depuis 12 mois, le chef de l’exécutif devrait d’urgence comprendre que le service de la France impose de placer le collectif au-dessus de l’égotisme.

Il en va de même au sein de l’Union européenne. Quand Angela Merkel confesse, dans la presse allemande, sa « relation conflictuelle » avec Emmanuel Macron en raison de « différences de mentalité » et de « différences dans la compréhension de leur rôle », c’est d’abord la volonté du président français de se mettre en avant et de jouer le premier rôle que la chancelière allemande dénonce. L’Europe a besoin de leadership pour progresser, mais celui-ci ne peut être efficace que s’il se met au service du collectif et s’efface pour céder la première place à la force commune. C’est parce qu’il l’a ignoré que le président de la République a échoué depuis deux ans à faire avancer l’Europe et s’est attiré l’inimitié de beaucoup de ses pairs.

Emmanuel Macron commet de nouveau une triple erreur quand il joue de l’argument du vote utile au seul bénéfice du parti présidentiel pour tenter de placer celui-ci en tête des élections du 26 mai. C’est une erreur parce que le chef de l’Etat a de fortes chances de perdre son pari au regard du rejet que sa personne inspire à une grande partie de l’opinion. C’est une erreur aussi parce que la vraie question n’est pas de savoir qui du RN ou du parti présidentiel sera premier le 26 mai, mais si les Français placeront en tête de leurs suffrages l’ensemble des partis favorables au succès de l’Union ou ceux qui veulent son échec. Cela devrait être la seule préoccupation d’Emmanuel Macron, président des Français et à ce titre au-dessus des partis.

C’est une erreur enfin parce que le vrai vote utile, c’est de voter Républicains. L’Europe a besoin d’une sérieuse remise à plat et d’une profonde réorientation, dans lesquelles la France a un grand rôle à jouer. Pour l’exercer, encore faut-il développer une stratégie d’influence digne de ce nom nous permettant de faire progresser efficacement les intérêts de notre nation, comme ceux de l’ensemble de l’Union. C’est parce que la France disposera du maximum de sièges au sein du groupe clef du Parti Populaire Européen des démocrates-chrétiens, auquel appartiennent les Républicains, qu’elle pèsera non seulement le 26 mai au soir, mais aussi pendant les cinq prochaines années.

Il faut retrouver le sens du collectif. Il faut faire le choix du bien commun. Le président de la Cour des comptes n’a pas dit autre chose mercredi, lors de la remise de son rapport, en pointant l’absence de volonté et de détermination politique de l’exécutif actuel à faire baisser les dépenses publiques et à réaliser des économies budgétaires. Au-delà de la proclamation médiatique d’une politique favorable aux entreprises et au développement du numérique, il n’y a eu ni virage, ni changement de cap depuis 2017. C’est une politique profondément étatiste qui continue à être menée sans être financée… L’intérêt de la nation, celui de tous les Français et encore plus des générations futures imposent de faire un choix différent et de reprendre sans plus tarder la maîtrise de nos finances publiques.

Il faut enfin retrouver du bon sens et mettre un terme aux petits calculs politiques. Contrairement aux déclarations du Premier ministre jeudi matin, il est injustifiable de maintenir l’interdiction de dépasser les 80 km/h pour les routes nationales, en laissant aux présidents de conseils généraux le soin de décider de déroger ou non à cette limitation s’agissant des départementales… La manœuvre politicienne est claire, mais il n’y a pas de sens à autoriser de façon générale des vitesses plus élevées sur les routes départementales que sur les routes nationales. Un seul critère doit l’emporter : celui de l’intérêt et de la sécurité de tous les Français !

La France est notre pays. Elle est notre patrie. C’est en retrouvant le sens du collectif, en faisant le choix du bien commun et dépassant les arrangements politiciens que nous serons dignes des générations qui nous ont précédés, que nous permettrons à notre pays, comme à l’Union, de repartir de l’avant et que nous offrirons à nos enfants et petits-enfants le futur que nous voulons pour eux.

Là est le chemin, là est notre ambition. Ensemble, bâtissons pour la France un avenir meilleur !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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