Au-delà des polémiques actuelles, nous devons partir d’un principe simple : une dette se rembourse. Ce n’est pas la priorité immédiate. L’essentiel est aujourd’hui de soutenir l’économie et de procurer à ses acteurs les revenus dont les mesures prises par le gouvernement au nom de la crise sanitaire les privent. Quand la maison brûle, il faut d’abord éteindre l’incendie.

Mais le temps de rembourser la dette viendra. Et le paiement de ses intérêts, même si leur niveau est actuellement bas, pèsera sur la prospérité et la richesse nationale. C’est pour cela que nous devons veiller à éviter toute dépense inutile et à limiter au maximum les restrictions sanitaires entravant l’économie.

Nous le voyons tous les jours. La France doit retrouver les marges de manœuvre lui permettant de réinvestir dans son système éducatif, dans sa recherche médiale et vaccinale, dans son armée, dans sa police, dans sa justice et dans sa transformation énergétique. Cela suppose de dégager de nouveaux moyens et de s’endetter pour les dépenses d’investissement de long terme.

C’est notre responsabilité collective de ne pas obérer notre capacité d’investissement, d’endettement et plus largement notre prospérité nationale par une dette Covid trop importante et lourde à porter. Le Conseil d’analyse économique vient de confirmer que les jeunes avaient déjà payé le plus important tribut à la crise sanitaire, en perdant 10% de leurs revenus, en plus de toutes les privations qui leur sont infligées. Nous ne pouvons pas en plus les accabler du poids d’une dette dont ils seront les premiers à subir la charge !

C’est pour cela que nous devons d’ores et déjà prendre toutes les mesures indispensables permettant demain de supprimer les dépenses publiques inutiles, d’accélérer la digitalisation de l’ensemble des administrations, de mettre en œuvre les réformes de structure nécessaires, s’agissant par exemple de notre système de santé, et d’assurer enfin l’efficacité des services publics. Il ne faut pas hésiter, le cas échéant, à contracter l’endettement supplémentaire nécessaire pour réaliser cette refondation.

Mais tout cela ne doit être fait qu’avec l’objectif ultime de réduire la dette publique et d’assurer la grandeur de notre pays. Le quoi qu’il en coûte ne doit pas servir d’alibi au laxisme budgétaire ou à la fiabilité du report sur les générations futures. Pour elles, comme pour nous, la dette n’est pas l’avenir de la France

lfm_2016