Chers Amis,

Tous les sondages le confirment. Le front républicain est mort. Loin de constituer un rempart contre Marine Le Pen, Emmanuel Macron lui sert au contraire de béquille par le vote de rejet qu’il suscite. Face à cette situation, il y a urgence à structurer une alternative forte permettant d’éviter aux Français le piège de la solution du pire et d’offrir à la France l’avenir qu’elle mérite.

48% des Français considèrent désormais que Marine Le Pen peut gagner la prochaine élection présidentielle, 43% jugeant même sa victoire certaine. Le risque est d’autant plus grand que le front républicain n’existe plus. À gauche comme à droite, une grande partie des électeurs affirme qu’elle préférera déposer un bulletin blanc ou s’abstenir plutôt que de voter de nouveau pour Emmanuel Macron afin d’éviter l’élection de la présidente du Rassemblement national. Et une majorité de nos concitoyens entend utiliser le scrutin présidentiel pour exprimer son mécontentement vis-à-vis du président de la République actuel. Si celui-ci a pu gagner par défaut la dernière fois, tout indique que le défaut profitera en 2022 à Marine Le Pen en cas de nouvelle confrontation au second tour.

Après avoir été la solution en 2017, Emmanuel Macron est devenu le problème. Son arrogance, qu’elle soit simplement perçue ou réelle, a créé une rupture irrémédiable entre lui et beaucoup de Français. Son nom restera par ailleurs associé aux épreuves qui se sont succédé depuis 2018, de celle des Gilets jaunes à celle des retraites ou à la crise sanitaire. Ce sont des années que chacun préférera oublier. Dans ces circonstances, le sens de l’intérêt de la France, celui de l’Etat et la sagesse voudraient que le président de la République se retire. Nous verrons s’il saura le faire. Mais l’acuité de la menace rend indispensable de proposer sans tarder aux Français une alternative crédible et rassembleuse, leur évitant le double piège de Marine Le Pen et de la gauche. Nous y travaillons activement.

C’est d’autant plus nécessaire que l’actualité de la semaine vient encore de démontrer l’ampleur des défis auxquels notre pays est confronté. Le retard qu’il continue à prendre pour la vaccination n’est pas acceptable. Au-delà des annonces gouvernementales et des images de vaccination massive du week-end dernier, les faits sont têtus. Ils confirment que nous continuons à pointer derrière l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie, pour ne citer qu’eux, et à nous situer sous la moyenne de l’Union européenne pour la vaccination de notre population.

Il y a urgence à accélérer la campagne de vaccination. La reprise est en jeu. Comme l’a souligné l’OCDE en milieu de semaine, l’impact de la crise pourrait être effacé dès le milieu de cette année au niveau mondial. Cela ne sera pas le cas pour la France et pour la plupart des États européens si nous ne parvenons pas à dynamiser la vaccination. Il ne faut pas perdre la course à la reprise. Elle conditionne notre avenir économique, comme notre situation politique, ainsi que le destin de l’Europe. L’échec de la stratégie vaccinale européenne accroît le divorce entre les peuples d’Europe et l’Union, qui apparaît incapable d’apporter des réponses rapides, claires et efficaces aux problèmes de ses ressortissants. Il est crucial d’agir pour que la crise sanitaire ne sonne pas le glas de l’Union, comme l’a rappelé Dominique Moïsi lundi dernier.

Ce retard dans la vaccination est susceptible d’aggraver aussi le problème des bandes auquel notre nation se trouve confrontée. Les spécialistes confirment que confinement, couvre-feu et autres mesures de restriction contribuent à l’exacerbation des tensions et au déferlement de la violence, sur les réseaux sociaux, puis dans la rue. Ce problème est grave. L’exécutif doit tout mettre en œuvre pour éviter de nouvelles victimes. Rien ne sert d’affirmer, comme le fait Jean Castex, que la priorité du gouvernement est de protéger les Français s’il n’assure même pas la sécurité des plus jeunes d’entre-eux.

Le fait que les rixes soient de plus en plus violentes ou que des rivalités amoureuses puissent conduire à des assassinats entre adolescents, comme cela a été le cas lundi dernier à Argenteuil, doit nous faire réagir. Derrière cette violence, derrière ces morts, il y a le drame des familles décomposées, la faillite de l’école, la défaite de l’ordre républicain dans les cités. Quelle cohérence ces jeunes peuvent-ils trouver dans les injonctions contradictoires du pouvoir, l’immense décalage entre le discours et l’action ? C’est cette cohérence qu’ils ont besoin de trouver, une cohérence qui n’enferme pas, mais une cohérence qui structure, qui humanise et qui élève.

Ces jeunes des cités, ces jeunes des bandes, méritent un bel avenir, comme tous leurs concitoyens. Ils sont avec l’ensemble de la jeunesse, au cœur de notre projet pour la France, une France redressée, une France renouvelée, une France libérée. Il y a aujourd’hui une majorité de Français qui se reconnaît dans une droite non lepeniste et le centre-droit. Nous voulons la rassembler. Le premier défi est celui de l’incarnation. Pour qu’un succès en 2022 ne constitue pas une victoire à la Pyrrhus, il convient aussi de définir un programme clair et cohérent permettant à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité après avoir réglé ses problèmes actuels : redressement de l’Etat, refondation de l’Education nationale, éradication des zones de non-droit, remise à niveau de notre système de santé, rétablissement d’une véritable politique familiale et restructuration en profondeur de l’Union européenne.

Tout ceci est possible. Tout ceci est à notre portée. À chaque carrefour de l’histoire, c’est parce que des hommes et des femmes comme nous ont su se lever et agir pour défendre leurs idéaux et la grandeur de la France que notre nation est devenue ce qu’elle est. Nous pouvons en être fiers. Il nous revient aujourd’hui de nous en montrer les dignes héritiers. Ensemble, offrons à notre pays le destin qu’il mérite.

Bon week-end à tous

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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