La décision d’imposer l’enseignement hybride dans tous les lycées est une erreur. C’est même une faute. Aucune raison médicale ne justifie d’imposer à tous les établissements de fonctionner en demi-jauge et de contraindre la moitié de leurs élèves à suivre l’enseignement à distance. La décision gouvernementale est politique. Les lycées qui avaient choisi de passer en enseignement hybride dès novembre et n’avaient pas pris les moyens de revenir en présentiel se plaignaient d’une rupture d’égalité.

Le pouvoir a opté pour la facilité au nom d’une même compréhension du principe d’égalité. Une fois encore, il a privilégié le nivellement, plutôt que de tirer la France et la jeunesse vers le haut. La bonne solution aurait été d’imposer le retour de tous les lycées au fonctionnement en présentiel. C’eût été d’autant plus justifié que l’expérience des douze derniers mois confirme que le coronavirus ne s’attaque pas aux jeunes et que l’enseignement en distanciel leur fait prendre un retard certain.

La décision gouvernementale est d’autant plus illogique qu’elle conduit à éloigner du lycée ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les élèves de première et de terminale qui préparent le baccalauréat. Les considérations économiques et sociales ont primé sur les exigences éducatives, puisque le maintien à la maison de ces élèves est moins contraignant pour les parents que celui des plus jeunes.

Une fois encore, l’exécutif arbitre contre notre jeunesse. Au-delà des discours enjôleurs, il fait d’elle la variable d’ajustement de sa politique  sanitaire. La protection des intérêts des jeunes générations et la préparation de leur avenir devraient constituer la priorité nationale. Au lieu de cela, elles font de nouveau les frais de la gestion défectueuse de la pandémie par le gouvernement et du retard de la campagne de la vaccination.

Il y a urgence à corriger le tir et à remettre nos jeunes au premier rang des priorités de la France. Il faut aussi faire le choix de l’exigence et du progrès collectif plutôt que celui du nivellement. C’est à cette double condition que notre pays pourra reprendre le chemin des sommets plutôt que celui du déclin où le pouvoir l’entraîne. Ce choix est entre nos mains !

lfm_2016