Il est temps de tirer les leçons de la crise !
Voilà plus d’un an que la France est entrée dans la crise sanitaire et alterne les périodes de confinement, semi-confinement et reconfinement. Loin d’avoir brillé, la France s’est distingué par une gestion défectueuse de la crise sanitaire sous la conduite d’un exécutif incapable d’anticiper et de préparer les étapes suivantes, comme vient de le confirmer la Cour des comptes. Douze mois plus tard, il y a urgence à agir pour ne pas rater les prochaines échéances.
Le propos de la Cour est clair. L’Etat n’a pas été capable d’anticiper. L’impréparation des services publics a dominé. Les Français n’avaient pas eu besoin d’attendre le jugement de la Cour. Ils ont été les témoins directs de l’incapacité de l’Etat à gérer les priorités des masques, des respirateurs, des tests ou de la vaccination. Ces retards ont un coût. Ils expliquent la surmortalité constatée en France par rapport aux États qui ont mieux géré la crise, ainsi que notre retard économique.
C’est pour cela que nous devons sans attendre corriger le tir et tirer les premières leçons de la crise avant que celle-ci ne soit derrière nous. Nous pouvons d’autant moins nous permettre d’attendre que nous ne savons pas combien de temps encore nous aurons à subir les effets du coronavirus et de ses variants.
Tirer les leçons de la crise, cela implique d’augmenter dès maintenant nos capacités de réanimation pour rattraper le retard pris depuis dix ans au regard du vieillissement de la population. Cela suppose aussi de mettre fin au principe de tarification à l’activité et de lui substituer un financement de l’hôpital reposant sur l’analyse de l’efficacité pour les malades, ainsi que de leur satisfaction. Il faut aussi mettre en place de façon pérenne des structures commando au double niveau régional et national permettant d’assurer la bonne répartition des moyens et des malades. Nous devons également garder le bénéfice des structures comme Covidom qui ont permis d’éviter l’engorgement des urgences.
L’hôpital n’est pas seul concerné. L’Education nationale aussi a failli et doit être réformée. Comme le note la Cour des Comptes, « l’’absence de plan de continuité dans les établissements scolaires, ainsi qu’une appropriation antérieure du numérique encore trop limitée pour permettre le basculement rapide dans l’enseignement à distance généralisé (…) n’a pas garanti la poursuite des apprentissages pour tous les élèves ». Cette impréparation a eu pour conséquence de placer en rupture numérique environ 5 % des élèves, soit 600 000 enfants…
Il convient aussi de remédier aux graves dysfonctionnements que tous les Français ont pu constater dans les autres services publics, de la Poste aux transports urbains, en passant par beaucoup d’administrations.
Il n’y a pas de raison d’attendre. C’est parce que nous agirons sans tarder et que nous prendrons les moyens de redresser l’Etat et de rendre aux Français la qualité de service public qu’il ne leur assure plus que nous sortirons grandis de la crise sanitaire et aptes à surmonter les défis du monde qui vient. Notre avenir est en jeu !