Le déficit public national a atteint l’an dernier 9,2% du PIB, au plus haut depuis 1949, et la dette publique 115,7%. Pour 2021, le gouvernement prévoit un déficit de 6,7% du PIB et un nouveau bond de notre dette à 117,5% du PIB. Cette dégradation s’est opérée en parallèle de celle du fonctionnement de l’Etat et de nos services publics. La crise sanitaire que nous vivons depuis 13 mois est le théâtre de leur naufrage.
Depuis mars 2020, ils ont tout raté sous la conduite d’un exécutif incapable de se projeter et d’anticiper. De la crise des masques en mars 2020 à celle de la vaccination en mars 2021, l’Etat français est apparu à la traine des bons élèves, qu’ils soient européens ou d’autres continents. Le résultat est connu. Notre nation a plus souffert que ses homologues, qu’il s’agisse de la mortalité, des conséquences économiques ou de l’état des finances publiques.
Il y a quatre-vingt-deux ans, ce sont les chefs politiques et militaires qui avaient conduit la France à la défaite. En 2020, ce sont ses responsables politiques et administratifs qui sont en cause. Mais nous devons mener une même reconstruction.
Qu’il s’agisse de notre appareil de santé, de la sécurité publique ou de notre système scolaire, nous devons tirer les conclusions de l’effondrement actuel pour rebâtir. Il s’agit de donner à la France et aux Français une organisation administrative et des services publics répondant aux défis de notre temps et leur permettant de reprendre le chemin de la croissance et du progrès.
Cela implique également de remettre de l’ordre dans nos finances publiques. Les débats sur le remboursement de la dette sont une diversion et une perte de temps. Nous devrons bien sûr rembourser la dette publique. Mais ce n’est pas la priorité immédiate. La vraie urgence est de reprendre la maîtrise de nos finances publiques. Leur dégradation a accompagné celle des services publics.
L’Etat est devenu une simple machine à redistribuer de l’argent, incapable d’exécuter. C’est une lessiveuse mal contrôlée, qui coûte de plus en plus cher aux Français, tout en leur assurant de moins en moins de service et en appauvrissant ceux qui le servent. Tout cela doit changer.
C’est à notre portée. Les circonstances étaient pires encore en 1944. Pourtant, les Français, conduits par le général de Gaulle, ont réussi à reconstruire et à se doter, à partir de 1958, d’un État digne de ce nom. Nous pouvons faire mieux et plus vite. Nous le devons à tous nos enfants et aux générations futures.